L’appel de l’ambassade d’Inde en Ukraine, lancé mercredi 2 mars à ses ressortissants, a suscité l’effroi. Ecrit en lettres capitales, il appelait tous les étudiants indiens se trouvant toujours à Kharkiv à « évacuer immédiatement » la ville située dans l’est de l’Ukraine, quitte à parcourir une dizaine de kilomètres à pied. La mort d’un étudiant en médecine, la veille, à Kharkiv, avait déjà profondément ému le pays : Naveen, 21 ans, a été victime d’un bombardement russe mardi, alors qu’il était sorti acheter des provisions. Un autre a été blessé par balles dimanche, lorsqu’il tentait de fuir la capitale, Kiev.
Avant l’offensive russe, plus de 20 000 Indiens se trouvaient en Ukraine. La plupart sont des étudiants en médecine issus de la classe moyenne ayant choisi ce pays, notamment car ce cursus y est plus abordable qu’en Inde. Les témoignages poignants de ces milliers d’étudiants, bloqués dans des conditions difficiles, continuent d’affluer. Et leurs proches implorent le gouvernement de les ramener sains et saufs.
« Evacuez-nous, s’il vous plaît. Nous voulons rentrer chez nous », supplie Mohammed Mehtab Reza, un étudiant en quatrième année de médecine bloqué à Soumy, dans l’est de l’Ukraine, à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe. Le jeune homme, contacté jeudi par téléphone, affirme être sans nouvelles de son ambassade depuis quatre jours. « On ne peut pas quitter la ville, les chars sont dans les rues, on entend les tirs et les attaques aériennes », poursuit-il, en larmes, avant de raccrocher pour se mettre à l’abri en sous-sol.
Indiens et Nigérians pris à partie
Le premier ministre indien, Narendra Modi, et le président russe, Vladimir Poutine, se sont entretenus par téléphone, mercredi, au sujet de l’évacuation des citoyens indiens. La partie russe « essaye notamment d’organiser une évacuation d’urgence d’un groupe d’étudiants indiens de Kharkiv via un couloir humanitaire » vers la Russie, selon le Kremlin. Les autorités russes ont affirmé que ces étudiants étaient retenus de force en Ukraine et utilisés comme des boucliers humains. Une accusation démentie par l’Inde, qui a salué l’aide apportée par les autorités ukrainiennes.
Une grande partie des Indiens d’Ukraine et plus de 10 000 autres ont été ramenés en Inde depuis la Roumanie, la Hongrie, la Pologne ou encore la Slovaquie, dans le cadre d’une vaste opération d’évacuation baptisée Ganga. Quatre ministres du gouvernement de Narendra Modi ont été dépêchés lundi dans ces pays limitrophes de l’Ukraine pour coordonner les efforts de rapatriement.
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