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Guerre en Ukraine : « Les métaux pris en étau »

Des employés travaillent avec des lingots d’aluminium, à Huaibei (Chine), le 9 février 2022. STR / AFP

Aluminium, nickel, zinc… tous ces métaux sont en fusion. Les marchés s’affolent et les cours s’envolent. Depuis l’invasion de l’Ukraine menée par Vladimir Poutine, la fièvre est montée d’un cran. Les métaux bondissent sous la mitraille de la guerre ukrainienne. L’aluminium, métal léger, emporté par un irrésistible courant ascendant, bat, jour après jour, record sur record. Rebelote vendredi 4 mars, avec un cours encore jamais enregistré dans les annales, à 3 850 dollars (environ 3 527 euros) la tonne, sur le London Metal Exchange (LME) à Londres. Le nickel a, lui, grimpé à 27 976 dollars la tonne, un plus haut depuis onze ans. Quant au zinc, il a passé la barre des 4 000 dollars la tonne, une valeur inédite depuis 2007.

Le LME Index, un indice qui fond dans un seul et même creuset les prix de l’aluminium, du cuivre, du plomb, du nickel, de l’étain et du zinc échangés sur la place de marché londonienne, a tutoyé mercredi 2 mars un sommet historique à 5 046,7 points, soit une hausse de plus de 30 % sur un an, illustrant l’envolée des cours des métaux industriels.

Multiples usages industriels

L’aluminium se négociait déjà à un prix premium avant le déclenchement de la guerre. Il est vrai que ce métal aux multiples usages industriels, de la capsule de café à la canette en passant par la carlingue d’avion, profitait de la reprise post-Covid-19. En allumant la mèche du conflit ukrainien, M. Poutine a contribué à alimenter encore la flambée des cours. Et pas uniquement celui de l’aluminium.

La Russie pèse de tout son poids sur les marchés du gaz, du pétrole, du blé, du maïs, du tournesol, de l’aluminium, du nickel mais aussi du palladium ou du titane, sans compter les greniers ukrainiens riches de blé, de maïs et de tournesol. La planète mesure sa dépendance et s’inquiète des perturbations dans ses approvisionnements.

Alors que le trafic maritime est au point mort dans les ports ukrainiens et fortement réduit sur les rives russes, que les sanctions américaines et européennes tombent sur la Russie, que les manœuvres militaires se poursuivent, l’angoisse monte. Les investisseurs mettent le feu aux poudres. Le cours du gaz explose, il a dépassé en Europe la cote des 200 euros le mégawattheure vendredi, une première, de même que celui du baril de pétrole. De quoi faire monter la pression sur les industries énergivores. Les métaux sont pris en étau.

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