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Guerre en Ukraine : « C’est notre devoir de descendre dans la rue à Paris pour dire non à cette guerre »

Paris le 5 mars 2022. Rassemblement pour l’Ukraine et contre l’invasion russe JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR  « LE MONDE »

« Poutine assassin », « soutien à l’Ukraine », « non à la guerre »… C’est au compte-goutte, samedi 5 mars, que la place de la République, à Paris, se pare de bleu et de jaune. Les couleurs du drapeau ukrainien sont aussi celles du ruban que Mariana Podolets accroche consciencieusement à la veste de sa mère Irma, côté cœur. La jeune femme est née il y a trente-quatre ans près de la frontière polonaise, à 60 kilomètres de Lviv – « là où ils ont bougé l’ambassade française ». Près de 16 000 personnes – selon la préfecture de Paris – sont venues, comme elle, manifester contre « la guerre de Poutine » dans la capitale française. Loin des marées humaines d’autres capitales européennes.

« Peu importe s’il y a beaucoup de monde ou pas, l’important est qu’il y ait des gens qui osent dire non à cette guerre un peu partout », insiste Marianna Podolets. Sa mère infirmière acquiesce : « Il faut qu’on nous entende. Au sol, on se débrouille là-bas, mais il nous faut de l’aide, côté ciel. Il faut qu’ils arrêtent les bombardements sur les civils. » Sa mère évoque ses proches coincés là-bas, et son mari qui fait des allers-retours avec sa camionnette pour apporter de l’aide humanitaire de France en Ukraine, depuis plusieurs jours. Ce qu’elle attend de la manifestation ? « De sentir du soutien, tout simplement. »

Du soutien, c’est justement ce que Vanessa Rousseau, professeure de lettres, est venue témoigner en venant défiler. Elle tient à la main un tournesol, un peu abattu. « Comme le peuple ukrainien », dit-elle, en appelant à marcher sur « l’ambassade dURSS ». Ce n’est pas un lapsus pour elle : « Ce que veut Poutine, c’est le retour à l’URSS. » Elle se désole du tour pris par le rassemblement, trop « mou » à son goût.

Paris le 5 mars 2022. Rassemblement pour l’Ukraine et contre l’invasion russe CYRIL BITTON/DIVERGENCE POUR  « LE MONDE »

« Ça ne changera rien, mais, au moins, on est là »

Même déception pour Christine et son mari Pierre, venus de Soissons (Aisne) parce qu’il n’y avait pas de manifestation organisée chez eux. Christine regarde la foule en regrettant qu’il n’y ait « pas assez de monde ». Elle évoque les images de Berlin ou Cologne où plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté ces derniers jours. Au total, en France, quelque 40 000 personnes ont défilé, samedi, selon le ministère de l’intérieur.

Pierre, le mari de Christine, agite sa pancarte et se dit antimilitariste. « Que dire de plus ? Une intervention de l’OTAN est-elle souhaitable ? Poutine se fiche des arguments rationnels qu’on lui oppose. C’est un malade mental, qui impose son agenda. » A part « soutenir le peuple ukrainien », être « de tout cœur avec eux », que faire de plus ? « Le risque nucléaire nous fait peur », conclut le couple.

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