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« C’est un peu la panique. Tout le monde cherche un billet d’avion pour partir » : à Moscou, la communauté française sur le départ

Les vols civils dans le ciel européen, observés sur le site Flightradar 24, le 24 février 2022. LOIC VENANCE / AFP

Une semaine après le début de la guerre en Ukraine, le communiqué du ministère des affaires étrangères, jeudi 3 mars, recommandant « fortement » aux ressortissants français « dont la présence et celle de leur famille n’est pas essentielle en Russie » de quitter le pays a semé le trouble au sein de la communauté française à Moscou. « C’est un peu la panique. Tout le monde cherche un billet d’avion pour partir, confiait jeudi midi Nicolas Megrelis, grossiste en fleurs coupées. La notion très vague de “présence essentielle” n’aide pas. Je ne cesse de recevoir des appels de Français qui se demandent ce que ça veut dire, qui est concerné. »

La recommandation du Quai d’Orsay a pris tout le monde de court. La veille encore, les représentants de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe (CCIFR) assuraient ainsi aux chefs d’entreprises français qui les interrogeaient en visioconférence que l’ambassadeur n’avait « aucune volonté de demander aux Français de partir ».

La décision est venue quelques heures plus tard, directement du ministère. « Alors qu’on ne se sent pas du tout menacé sur place, on ne ressent aucune xénophobie envers les étrangers » affirme Nicolas Megrelis. « S’il y avait un problème sécuritaire, on pourrait l’expliquer, mais là je ne comprends pas », commente, circonspect, Emmanuel Quidet, président de la CCIFR.

A l’Elysée, on met en avant différents « motifs d’inquiétude », à commencer par la proclamation éventuelle de l’état d’urgence, signe d’un durcissement du régime, tout comme la répression des personnes qui manifestent contre la guerre ou des derniers médias indépendants. L’inquiétude est particulièrement vive vis-à-vis des journalistes français et de leurs collaborateurs russes.

La France, premier employeur étranger en Russie

De surcroît, il s’agit d’anticiper la possibilité d’une situation encore plus chaotique dans les aéroports, en raison de la fermeture des espaces aériens européens et russes. Déjà désorganisées, les lignes aériennes risquent de l’être davantage dans les prochains jours. C’est d’ailleurs après la fermeture du ciel russe aux compagnies européennes, lundi 28 février, en réplique à l’interdiction de survol de l’espace aérien européen annoncée la veille par les Vingt-Sept, que les autorités françaises avaient recommandé à leurs ressortissants de passage de quitter le pays. Enfin, Paris s’attend à la réplique du Kremlin aux sanctions massives adoptées en Europe sur le plan économique et financier.

Près de 5 000 Français sont inscrits comme résidant en Russie. Plus de 500 sociétés françaises y sont implantées dont 35 des groupes cotés au CAC 40, faisant de la France le premier employeur étranger en Russie, avec quelque 160 000 salariés dont très peu d’expatriés.

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