Bien connu et apprécié des riverains depuis plusieurs années, un cygne noir baptisé Negrito a été achevé à coups de pagaie dans la baie de Txingudi, à Irun, à la frontière franco-espagnole (03/02). Cet acte odieux, qui plus est perpétré à l’encontre d’une espèce protégée, a indigné la population. La Fondation 30 Millions d’Amis demande des sanctions.
« Comment peut-on ôter la vie d’un animal de cette façon ? » La Présidente de l’association « Les Chamis de Mamie », Marie-Pascale Partarrieu, a confié son indignation à la presse locale après la mise à mort d’un cygne noir, à la frontière franco-espagnole basque (Sud Ouest). « Les personnes présentes ont vu l’acharnement dont a fait preuve cette personne sur le pauvre animal qui, après de longues minutes d’agonie, est mort en laissant tomber sa tête dans l’eau, déplore la responsable de l’association. Puis, l’auteur est monté sur sa moto et a quitté les lieux ».
Un cygne apprécié par la population et très photographié
Un destin d’autant plus tragique que ce cygne noir était apprécié des habitants qui aimaient l’observer ou le photographier en compagnie des cygnes blancs familiers. Apparu dans les eaux de la Bidassoa en 2018, il s’est établi dans une zone protégée, classée « Natura 2000 » et « zone spécifique de conservation » en Espagne.
Si la Fondation 30 Millions d’Amis en appelle à des sanctions, elle ne peut toutefois pas porter plainte dans cette affaire, l’acte ayant été commis en Epagne par une personne de nationalité espagnole. La décision revient au conseil gestionnaire de la Baie de Txingundi : « Mais pour l’heure, nous ne savons pas si une sanction sera effectivement prononcée, confie le responsable de l’association Irunsos Mascotas, joint par 30millionsdamis.fr. C’est d’autant plus incertain que l’auteur présumé a invoqué la légitime défense car le cygne l’aurait attaqué ».
« Au-delà de la nécessaire sanction pénale qu’entraîne un tel acte délictueux, cela nous rappelle l’importance de continuer inlassablement l’éducation et la sensibilisation au respect du vivant sous toutes ses formes, a déclaré Jacqueline Riquier, présidente du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement. Riverains, professionnels, agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, chasseurs, sportifs, promeneurs… nous sommes tous concernés par la compréhension, la préservation et l’équilibre de ce qui nous entoure. »
Le droit doit protéger tous les animaux
Un collectif de citoyens soutenu par des ONG de protection animale et de défense de l’environnement (LPO Natura 2000, Institut pour la protection de la biodiversité, Irunsos Mascotas, Les Chamis de Mamie, Katubihotz) a manifesté son indignation les deux rives de la Bidassoa, l’une à Hendaye (côté français), l’autre à Irun (côté espagnol). Ils entendent ainsi sensibiliser à la protection des droits de tous les animaux, sans distinction.
Le législateur espagnol a récemment renforcé la répression à l’égard de la cruauté perpétrée contre un animal – qu’il soit domestique ou sauvage : la maltraitance animale est désormais passible d’une peine de prison allant jusqu’à 24 mois lorsque l’acte a entraîné la mort. De son côté, la Fondation 30 Millions d’Amis œuvre en France pour la consécration expresse de la sensibilité des animaux sauvages, pour l’heure exclus de la protection pénale (à moins qu’ils appartiennent, comme ce cygne noir, à la catégorie d’espèce protégée). Sa pétition pour la protection de la faune sauvage libre contre les actes de cruauté a recueilli près de 217 000 signatures.
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