France World

L’ombre de la guerre en Ukraine plane sur les Jeux paralympiques d’hiver

La Tour olympique, mercredi 2 mars 2022, à Pékin, où la flamme des Jeux paralympiques doit être allumée, vendredi 4 mars 2022. ANDY WONG / AP

Douze jours séparent l’extinction de la flamme olympique et l’allumage de la flamme paralympique, vendredi 4 mars, à Pékin. Douze jours pendant lesquels la trêve olympique a volé en éclats. En décidant, dans la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 février, d’envahir l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine, a provoqué la mise au ban du sport russe et biélorusse, pour son soutien à Moscou. Les Jeux paralympiques d’hiver, qui se déroulent jusqu’au 13 mars, voient l’ombre du conflit en Ukraine planer sur eux.

Réuni en urgence, le Comité international paralympique (CIP) – l’organisateur des Jeux – a condamné, dans un communiqué mis en ligne mercredi 2 mars, « la rupture de la trêve olympique par les gouvernements de Russie et de Biélorussie », qui « ne pouvait demeurer impunie ». Et annoncé que les athlètes des deux pays pourraient participer à l’événement mais « sous bannière neutre », sans être comptabilisés au tableau des médailles. Concrètement, les délégations russes et biélorusses défileront sous le drapeau paralympique lors de la cérémonie d’ouverture et seront privées de leur hymne national – ce qui était déjà le cas pour la Russie aux Jeux olympiques depuis le scandale de dopage institutionnalisé ayant éclaté après les JO de Sotchi en 2014. En outre, en cas de victoire, athlètes russes et biélorusses « devront couvrir les symboles et drapeaux de leurs pays sur leurs équipements ».

Depuis le début de la semaine, le CIP était sous la pression de nombreux acteurs, sportifs et politiques. Lundi, le Comité international olympique (CIO) avait, dans une décision inédite, rompant avec des années à vanter l’apolitisme du sport, appelé les instances du sport à exclure la Russie de leurs compétitions. Dans la foulée des sanctions lancées par les puissantes fédérations du football – la confédération européenne (UEFA) et, surtout, la fédération internationale (FIFA) –, l’ensemble du sport russe s’est retrouvé sur la touche.

Le « dilemme » des organisateurs

Le Comité international paralympique n’est pas une sous-chapelle du puissant CIO. Et ses décisions, parfois, diffèrent. « Ces deux institutions ne fonctionnent pas de la même manière, explique Patrick Clastres, historien du sport et de l’olympisme et professeur à l’université de Lausanne. Le CIO donne ses consignes aux fédérations internationales, puis s’en remet à elles pour prendre des décisions. De son côté, le CIP n’a pas ce “filtre” des fédérations internationales – il n’y en a pas en handisport –, ce qui change le paradigme. » Ainsi, lors des Jeux de Rio de Janeiro, en 2016, le CIP ne pouvant pas se reposer sur les fédérations internationales en leur recommandant d’exclure les athlètes russes, il avait pris la décision de suspendre le pays des Jeux paralympiques.

Il vous reste 55.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article L’ombre de la guerre en Ukraine plane sur les Jeux paralympiques d’hiver est apparu en premier sur zimo news.