La Bourse de Paris a rebondi de 1,59% mercredi, loin de rattraper les pertes des deux jours précédents, mais soutenue par un espoir de pourparlers entre l’Ukraine et le Russie et la tendance haussière de Wall Street
L’indice vedette CAC 40 a gagné 101,53 points à 6.498,02 points après avoir perdu plus de 5% en deux jours.
« Le marché est très nerveux et hésitant », constate Florian Allain, gérant actions chez Mandarine Gestion, soulignant que la tendance est fortement inspirée de l’évolution du marché américain.
La Russie poursuit mercredi son offensive sur les villes ukrainiennes, notamment sur Kharkiv avec l’envoi de troupes aéroportées et des bombardements, tout en évoquant une reprise des pourparlers avec une délégation ukrainienne.
Les sanctions prises par les occidentaux se confirment: les vingt-sept États de l’Union européenne ont exclu sept banques russes du système financier international Swift, tout en épargnant Sberbank et Gazprombank, deux établissements liés aux hydrocarbures, en raison de la forte dépendance de plusieurs Etats européens au gaz russe.
« Les matières premières connaissent des hausses vertigineuses, cela va avoir un impact sur les entreprises et la consommation », poursuit M. Allain, mais au vu des différentes données de marché, il explique que l’envolée des prix des matières premières est perçue comme très temporaire.
« La question est de savoir ce qu’on fait des barils de pétrole que la Russie va mettre sur le marché dans les deux prochaines semaines. Peut-on les payer ? », interroge-t-il, « et surtout la question de la réputation se pose » pour les entreprises et Etats qui achèteraient du pétrole russe.
Les prix du pétrole ont atteint des niveaux plus vus depuis 2013, dépassant les 110 dollars le baril, et le gaz naturel européen a atteint un nouveau record historique.
A court terme, l’explosion des prix de l’énergie va renforcer l’inflation. En février, elle a battu un nouveau record dans la zone euro, s’établissant à 5,8% sur un an.
La situation ne facilite pas la tâche des banques centrales, qui avaient commencé à réduire leur soutien monétaire à l’économie pour endiguer la hausse des prix.
Les conséquences de la guerre en Ukraine pour l’économie américaine sont « très incertaines », a pour sa part estimé Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine. Il s’est dit « enclin à proposer » une hausse des taux d’intérêt d’un quart de point de pourcentage (0,25%) lors de la prochaine réunion du comité monétaire mi-mars.
TotalEnergies rebondit
Galvanisée par l’envolée des cours du pétrole, l’action TotalEnergies a rebondi de 8,17% à 47,98 euros, effaçant une grande partie de ses pertes des deux jours précédents. Avec la hausse globale des matières premières, ArcelorMittal a aussi été recherché et a gagné 2,96% à 29,21 euros.
Elior perd son patron
L’action Elior (-2,37% à 3,79 euros) a été bousculée par le départ surprise du directeur général du groupe de restauration collective Philippe Guillemot, ce qui fragilise la société, selon les analystes, dans un secteur très éprouvé par la crise sanitaire et la généralisation du télétravail.
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