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Dernière ligne droite pour sauver l’accord nucléaire avec l’Iran

Hossein Amirabdollahian, le ministre iranien des affaires étrangères, avec son homologue irlandais, Simon Coveney, à Téhéran, le 14 février 2022. VAHID SALEMI / AP

Ces négociations-là sont occultées par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, loin des regards et de la pression médiatique. Après trois mois de tractations aussi intenses que confidentielles dans le charme désuet d’un palace viennois, le sauvetage de l’accord nucléaire (Joint Comprehensive Plan of Action, JCPoA) signé en 2015 avec l’Iran, puis dénoncé en mai 2018 par les Etats-Unis de Donald Trump, est sur le point de se conclure. Dans le meilleur des cas, un compromis pourrait même être dévoilé dans les tout prochains jours.

Les représentants des autres pays signataires – France, Allemagne, Royaume-Uni, Chine et Russie – n’attendent désormais qu’une décision des plus hautes autorités iraniennes. « Il faut désormais bien comprendre qu’il faut des décisions politiques de la part de Téhéran », a récemment mis en garde le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.

L’objectif des travaux en cours est double : permettre le retour des Etats-Unis dans l’accord, tout en contraignant Téhéran à suspendre son programme nucléaire.

Depuis que l’ancien président républicain Donald Trump a tenté de torpiller le compromis signé par son prédécesseur démocrate Barack Obama, en en retirant unilatéralement son pays, l’Iran s’est affranchi des engagements pris trois ans plus tôt pour mieux relancer le développement de l’arme atomique. D’après les experts, le pays enrichirait d’ores et déjà assez d’uranium, et maîtriserait aussi la fabrication d’uranium métal, pour se doter d’une première bombe en quelques semaines, s’il en décidait ainsi. Ce temps dit de « breakout » serait allongé de manière substantielle avec le nouvel accord, sans atteindre les douze mois agréés voici sept ans.

Le Guide suprême Ali Khamenei plutôt encourageant

Les Occidentaux ont prévenu qu’ils ne souhaitaient pas discuter au-delà de la fin février, avant que le dispositif qu’il s’agit de restaurer ne devienne totalement caduc en raison des progrès rapides, selon eux, du programme nucléaire iranien.

Pour les pays qui négocient l’accord, le moment est donc venu de conclure sur la base d’un donnant-donnant délicat à mettre en œuvre. Au fil des pourparlers, les Etats-Unis ont offert de lever de très nombreuses sanctions financières et économiques qui frappent l’Iran, mais pas toutes, en échange du retour de la République islamique aux engagements qui ont été pris voici sept ans. Les délais retenus par l’accord initial ne vont pas être prolongés : ainsi il sera interdit à Téhéran de mener des activités d’enrichissement d’uranium d’ici à 2025. L’administration Biden a proposé de lever une bonne partie des mesures imposées par Donald Trump dans l’idée alors de bloquer toute perspective de retour au texte de 2015 et d’exercer une « pression maximale » sur le régime.

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