La Bourse de Paris a fini en baisse de 0,10% mercredi après avoir évolué en nette hausse la majorité de la séance, finalement rattrapée par la crise russo-ukrainienne.
L’indice vedette CAC 40 a perdu 6,93 points à 6.780,67 points, sa sixième séance de baisse consécutive après celle toute relative (-0,01%) de la veille.
« C’est le scénario inverse de la séance d’hier », souligne à l’AFP Philippe Cohen, gérant de Kiplink Finance.
Mardi, le CAC avait ouvert en baisse de plus de 2% pour revenir à l’équilibre à la mi-journée. Mercredi, l’indice est monté jusqu’à 6.900 points avant de piquer soudainement du nez vers 16H00.
« Les marchés réagissent à chaque annonce » sur les tensions en Europe de l’Est, développe le gérant.
Les investisseurs ont d’abord digéré positivement des sanctions occidentales annoncées mardi contre la Russie, perçues comme moins dures qu’escompté. Ils se sont raidis après l’annonce de la mort d’un soldat ukrainien dans un bombardement des séparatistes prorusses sur la ligne de front dans l’est de l’Ukraine.
Moscou a aussi promis une riposte « forte » et « douloureuse » aux sanctions américaines.
L’intensité renouvelée des violences sur ce front, théâtre depuis huit ans d’une guerre avec des séparatistes soutenus par la Russie, fait redouter à l’Occident une imminente invasion russe.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé mercredi que le monde faisait face « à un moment de péril », dénonçant à nouveau les « violations » commises par Moscou à l’égard de Kiev.
Chez les gérants d’actifs, « on sent que tout le monde est hésitant pour investir. Ils attendent de la stabilité mais Vladimir Poutine est capable de tout, c’est ce qui est perturbant », explique M. Cohen.
Ces considérations éclipsent toutes les autres, comme les résultats encore solides qui s’enchaînent sur la place parisienne, à l’image de Stellantis et Danone mercredi, ou les bons indicateurs d’activité (PMI) de mardi.
Stellantis en trombe, Renault cale
Le groupe automobile Stellantis, né début 2021 de la fusion de Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler, a publié un bénéfice « record » de 13,4 milliards d’euros pour l’an dernier, malgré une production en baisse de 1,6 million de voitures avec la pénurie de semi-conducteurs. Son titre a accéléré de 4,54% à 17,08 euros.
Les sociétés présentes en Russie évitées
A l’inverse de Stellantis, Renault, bien plus implanté en Russie via sa filiale Avtovaz, a chuté de 4,27% à 32,14 euros.
Alstom (-2,91% à 23,66 euros) qui détient 20% du constructeur ferroviaire Transmashholding, Société Générale (-1,11% à 31,08), via sa filiale Rosbank, ou encore Accor (-1,26% à 32,06 euros) étaient aussi concernés.
Danone résilient
L’action Danone a pris 3,87% à 56,69 euros. La nouvelle direction a affirmé mercredi qu’elle avait « encore plein de choses à améliorer » pour remettre sur les rails le géant agroalimentaire français, déstabilisé en 2021 par l’éviction de son ancien PDG et une réorganisation interne.
Elle s’est félicitée de résultats qui montrent « une grande résilience » face au contexte de hausse des prix des matières premières.
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