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Football : les Américaines remportent la bataille de l’égalité salariale

Publié le : 23/02/2022 – 18:39

La fédération américaine de football s’est engagée mardi à l’égalité salariale entre l’équipe nationale masculine de football et l’équipe féminine. Vingt-huit stars de l’équipe féminine, championne du monde en titre, avait déposé un recours collectif.

Elles ont l’habitude de triompher sur les pelouses mais c’est sur un autre terrain que les stars de l’équipe féminine américaine de football ont remporté une grande victoire : celui de l’égalité salariale. Leur fédération s’est engagée à les payer  au même niveau que leurs homologues masculins dans un accord avec un groupe de joueuses, dont la star Megan Rapinoe, qui avaient poursuivi l’instance.

« US Soccer s’est engagé à verser un salaire à taux égal à partir de maintenant pour les équipes nationales féminine et masculine lors de tous les matches amicaux et tournois, y compris la Coupe du monde », détaillent les termes de l’accord entre les deux parties, transmis mardi à l’AFP.

Vingt-huit joueuses de l’équipe nationale féminine des États-Unis, championne du monde en France en 2019, avaient déposé un recours collectif contre la politique discriminatoire de la Fédération américaine de football.

« Quand nous gagnons, tout le monde gagne », a applaudi sur Twitter la vedette américaine du football Megan Rapinoe, dans la foulée de l’annonce de l’accord.

 

L’accord doit mettre fin aux poursuites engagées par ce groupe de joueuses et porte sur un total de 24 millions de dollars (soit environ l’équivalent en euros), dont 22 millions distribués selon un mode proposé par les joueuses de l’équipe nationale féminine.

« Evidemment on ne peut pas revenir en arrière et effacer les injustices auxquelles nous avons été confrontées, mais il en ressort que cela ne pourra jamais se reproduire », a également déclaré Megan Rapinoe sur la chaîne ABC, saluant « un grand jour ».

Une victoire pour « pour les femmes en général »

Également interviewée sur ABC et apparaissant aux côtés de la présidente de US Soccer Cindy Parlow Cone (elle-même ancienne internationale), l’attaquante Alex Morgan a affirmé que l’accord représentait une victoire pour toutes les parties.

« C’est un pas en avant monumental qui permet de se sentir estimée, respectée, et qui répare notre relation avec US Soccer », a déclaré la joueuse aux 190 sélections. « Je ne vois pas seulement cela comme une victoire pour notre équipe ou le sport féminin, mais pour les femmes en général. »

En France, la capitaine des Bleus Wendie Renard a jugé que les États-Unis avaient « beaucoup d’avance » sur la question de l’égalité salariale dans le football, obtenue par les joueuses américaines.

« On sait que le football américain a beaucoup d’avance sur le football européen. Le ‘soccer’ est le sport n°1, il n’y a pas photo. Aujourd’hui, elles ont des titres, un palmarès, donc elles peuvent se permettre d’avoir cette lutte avec leur fédération », a réagi la défenseure de Lyon en conférence de presse après la victoire des Bleues contre les Pays-Bas dans le Tournoi de France. « Car quand tu gagnes, tu as plus de pouvoir pour demander des choses. »

« Avant tout, ce n’est pas l’égalité salariale qui est intéressante. C’est déjà les structures dans les clubs, le quotidien », a poursuivi la capitaine des Bleues, qui n’ont pas de titre majeur à leur palmarès.

L’application des termes de l’accord dépendra de la ratification d’une convention collective entre les joueuses de l’équipe nationale et la fédération. Une fois cette convention collective ratifiée et l’accord approuvé par un tribunal, les poursuites seront éteintes.

La présidente de US Soccer Cindy Parlow Cone avait dit en septembre espérer « harmoniser » les primes liées à la Coupe du monde pour les équipes masculine et féminine américaines, afin de régler le contentieux opposant l’instance aux joueuses de l’équipe nationale.

La question de ces primes a constitué un volet important du procès intenté par l’équipe féminine américaine en 2019, et notamment porté par Megan Rapinoe, accusant la fédération de « refuser obstinément » de payer ses joueuses et ses joueurs de manière équitable.

La Fifa a par exemple octroyé une prime de plus de 32 millions d’euros à la France lors de son succès planétaire en 2018 chez les hommes, alors que seulement 3,4 millions d’euros ont été versés aux Américaines lors de leur titre mondial de 2019. Et les joueurs américains, éliminés en huitièmes de finale en 2014, avaient reçu 4,5 millions d’euros alors que leurs homologues féminines n’avaient perçu que 1,45 million pour avoir remporté leur compétition.

Avec quatre victoires en Coupe du monde, et autant de médailles d’or aux Jeux olympiques, l’équipe nationale féminine de football des États-Unis est la plus titrée de l’histoire du sport chez les femmes.

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