Les marchés d’actions et des matières premières ont réagi de façon globalement mesurée, mardi 22 février, au lendemain de la reconnaissance par Moscou des deux régions séparatistes du Donbass, l’armée russe n’ayant pas envahi son voisin et les premières sanctions économiques se révélant plus graduelles que massives.
A New York, le Dow Jones a reculé de 1,41 % et le Nasdaq (valeurs technologiques) de 1,23 %. Le S&P 500 a clôturé en baisse de 1 %, ce qui porte à plus de 10 % les pertes de l’indice de référence de Wall Street depuis son pic historique de janvier. En forte baisse lundi, le CAC 40 est resté stable (0,01 %) à Paris, tandis que le Footsie gagnait 0,13 % à Londres et que le DAX allemand baissait de 0,26 % à Francfort.
Inquiétudes sur les approvisionnements
Si les marchés d’actions ont été hésitants après une ouverture en forte baisse, ceux des matières premières ont enregistré des hausses, signe d’une forte inquiétude sur les futurs approvisionnements. Ses ressources en pétrole et en gaz donnent à la Russie un pouvoir considérable, et Joe Biden ne semble pas prêt à s’attaquer à ses exportations, ce qui ne ferait qu’enflammer des cours à leur plus haut niveau depuis sept ans.
« Les sanctions imposées aujourd’hui, et celles qui pourraient être décidées bientôt, ne visent pas les flux de pétrole et de gaz, a prévenu un responsable américain sous le sceau de l’anonymat. Nous souhaitons que le marché note qu’il n’est pas nécessaire d’augmenter les prix pour le moment. » Pays consommateurs et Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) collaborent, selon lui, « pour faire face à toute flambée des prix ». A Londres, le baril de Brent a achevé la séance sur une hausse de 1,52 % (à 96,84 dollars), après avoir atteint 99,50 dollars en matinée. Le mouvement ne peut que satisfaire Vladimir Poutine. L’or noir est la première source de devises du pays, et il gonfle les recettes budgétaires de l’Etat.
« Déstabilisation de la géopolitique du blé »
La suspension par Berlin de la certification du Nord Stream 2, le gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne, a entraîné une augmentation de 10 % du gaz, ce qui risque de faire repartir à la hausse les prix de l’électricité en Europe. Gazprom, qui assure plus de 40 % des importations de l’Union européenne, s’est engagé à honorer ses contrats ; mais une incertitude pèse sur les mois à venir, où il faudra reconstituer des stocks au plus bas en prévision de l’hiver prochain.
A Chicago, le prix du blé a gagné 6 %. Une telle augmentation s’explique par le poids des deux pays au centre de la crise : la Russie et l’Ukraine sont les premier et cinquième exportateurs mondiaux, et une partie des riches terres céréalières ukrainiennes se trouve dans le Donbass. « Il y a un risque de moins de livraisons, donc de pénurie alimentaire dans des régions où ça peut représenter également une instabilité politique », a estimé la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, mardi, sur BFM-Business. « La déstabilisation de la géopolitique du blé est très préoccupante », s’inquiète Mme Lambert, tout comme d’éventuelles sanctions russes contre les exportations de produits agricoles français.
L’article Crise ukrainienne : les Etats-Unis veulent éviter une flambée du pétrole est apparu en premier sur zimo news.