Le tribunal judiciaire de Saverne (Bas-Rhin) a laissé mardi un nouveau court répit à l’emblématique fabricant de chariots de supermarchés Caddie, en faillite, dont le seul candidat à la reprise doit encore trouver les financements nécessaires.
Le tribunal a décidé « d’un renvoi de huit jours, jusqu’à mardi prochain », a indiqué l’administrateur judiciaire Me Claude-Maxime Weil, à l’issue d’une audience à la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne.
« Tout le monde est d’accord pour essayer de trouver une solution, mais il faut que dans huit jours, on ait des marques de financement concrètes », a-t-il expliqué.
A l’issue du délai initial fixé en janvier au moment du placement en redressement judiciaire de la société alsacienne, deux lettres d’intention et une « offre avec conditions suspensives », émanant de l’actuel patron Stéphane Dedieu, avaient été formulées.
Les deux lettres d’intention ne sont désormais plus d’actualité, un projet de société coopérative et participative (Scop) n’ayant notamment pas reçu un soutien suffisant des 139 salariés.
Seule demeure donc l’offre de Stéphane Dedieu, conjointe avec l’actuel distributeur italien de Caddie et un investisseur allemand, qui prévoit de conserver 111 emplois.
« Je n’ai pour l’instant pas terminé le tour de table pour le financement », a expliqué à l’AFP avant l’audience M. Dedieu, indiquant être « en discussions avec d’autres investisseurs alsaciens ».
« Nous allons nous atteler à être sérieux sur toutes les demandes du tribunal (d’une offre définitive et financée, ndlr) pour pouvoir répondre positivement, je l’espère, la semaine prochaine », a-t-il ajouté après l’audience, estimant qu’une issue contraire « serait tragique pour tout le monde ».
Lors d’une consultation des salariés organisée par le CSE, une grande majorité se sont prononcés en faveur du projet de l’offre de l’actuel patron, tandis que 23 voix ont été favorables à une liquidation judiciaire.
Pour Thierry Carl, secrétaire adjoint CFTC du CSE et représentant des salariés dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire, l’offre de Stéphane Dedieu serait « un mal pour un bien ».
« Il y en a quand même 28 (salariés) qui vont partir, une fois de plus, il y aura de la casse », a regretté celui qui travaille chez Caddie depuis 24 ans et a donc déjà vécu les deux précédents redressements judiciaires de l’entreprise.
Pour continuer à faire tourner l’unique usine de la société, à Dettwiller dans le Bas-Rhin, et payer les salaires, Caddie a bénéficié d’un prêt public exceptionnel de 400.000 euros à moitié financé par l’Etat et à moitié par la région Grand Est.
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