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« Les territoires français de l’Indo-Pacifique doivent être une priorité du prochain quinquennat »

En 2018, Emmanuel Macron exposait, à Sydney, sa vision de l’axe Indo-Pacifique français. Il rappelait que les collectivités situées dans les océans Indien et Pacifique contribuent à la force de l’ancrage français dans cette région où se joueront la croissance du monde et une partie substantielle de ses équilibres géopolitiques.

Après deux siècles centrés sur les espaces terrestres et les ressources en hydrocarbures, le XXIe siècle sera maritime et minéral. Alors que le président de la République a voulu insuffler un nouveau rapport aux océans au One Ocean Summit, c’est aussi l’occasion d’initier une dynamique autour des territoires insulaires de la région Indo-Pacifique.

En 1966 déjà, à Nouméa, le général de Gaulle soulignait leur caractère stratégique : « Vous avez un rôle français à jouer dans cette partie du monde, vous êtes un morceau de la France, vous êtes la France australe. » Cinq décennies plus tard, cette ambition est toujours d’actualité. Ces territoires offrent à la France une attache pour assurer sa souveraineté dans des zones éloignées de l’Hexagone et un poste d’observation indispensable dans des zones où des frictions entre Etats pourraient dégénérer en conflits internationaux.

C’est notamment le cas des territoires océaniens qui sont directement influencés par la situation sécuritaire en Asie de l’Est et du Sud-Est. La présence française légitime l’engagement dans la recherche de justes équilibres lors d’oppositions géopolitiques. Elle lui permet de maintenir un discours favorable au multilatéralisme et au respect du droit international auprès des puissances locales qui pourraient être tentées par un règlement belliqueux de leurs différends diplomatiques.

Stabilité régionale

C’est aussi le cas des territoires du canal du Mozambique dans l’océan Indien, dont les importantes ressources énergétiques en pétrole et en gaz génèrent de fortes luttes d’influence. C’est pourquoi la France doit investir lors du prochain quinquennat pour renforcer ses capacités d’action dans la région. Seule une présence militaire pérenne et dissuasive protège la souveraineté de ses collectivités et lui permet de perpétuer son engagement en faveur de la stabilité régionale.

Ce sont les territoires ultramarins – avec l’écrasante majorité de sa zone économique exclusive (ZEE) située dans les collectivités d’outre-mer – qui font de la France la deuxième puissance maritime du monde derrière les Etats-Unis. Ces immenses espaces recèlent pléthore de richesses. C’est notamment le cas en Océanie. Alors qu’une féroce guerre des métaux rares s’annonce, la maîtrise de ces ressources stratégiques est indispensable. Leur exploitation – inexistante aujourd’hui – octroierait à la France une autonomie précieuse.

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