Alors que la crise entre l’Ukraine et la Russie est montée de plusieurs crans, samedi 19 février, avec plusieurs violations du cessez-le-feu à la frontière entre les deux pays et une accélération des consultations diplomatiques entre les Occidentaux, elle s’invite aussi dans la campagne présidentielle en France.
Pour la candidate LR, Valérie Pécresse, il faut tenir à la Russie de Vladimir Poutine « un discours d’une fermeté d’acier ». « Si les actes d’agression vis-à-vis de l’Ukraine se poursuivent, il faudra des sanctions drastiques. Il faut du dialogue mais aussi du rapport de force », a-t-elle poursuivi, samedi matin sur France Culture. « Faire la guerre à l’Ukraine est une erreur majeure, rompre les accords de Minsk, c’est une faute », a ajouté la candidate à l’Elysée, en référence aux accords signés en 2015 censés pacifier l’Est séparatiste de l’Ukraine. Mais « si la Russie se retire, tout redevient possible », a-t-elle estimé, notamment la perspective d’une conférence sur la sécurité en Europe et celle de dire à l’Ukraine que son adhésion à l’OTAN, ligne rouge de Moscou, « n’est pas à l’ordre du jour ».
« La diplomatie ça ne se fait pas au dernier moment, a, de son côté, critiqué, la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, sur France Inter. Cela nécessite d’avoir des relations anciennes et travaillées depuis des années avec un chef d’Etat. » Cette dernière regrette ainsi qu’Emmanuel Macron « ait virevolté sur les relations qu’ils disaient vouloir avec Vladimir Poutine. Il a pensé qu’il serait plus utile de se mettre dans le sillage de l’Union européenne ou de l’OTAN ».
Mme Le Pen craint que la confrontation entre la Russie et l’Ukraine puisse « très mal tourner sans même que chacune des parties le souhaite, avec un événement qui peut faire basculer la situation ». Pour elle, les deux pays peuvent trouver un accord si plusieurs conditions sont remplies : « qu’on admette que l’Ukraine ne rentre pas dans l’OTAN » ; « que la Russie sorte définitivement de la région du Donbass » ; « qu’on applique les accords de Minsk » ; « que l’intégration de la Crimée à la Russie soit reconnue » et, enfin, « que l’Ukraine reste un Etat neutre sur le plan international ».
Echange entre Macron et Poutine
Pour Eric Zemmour, « la faute originelle » de ce conflit est « l’expansion de l’OTAN à l’est depuis trente ans », a-t-il estimé dimanche matin sur CNews et Europe 1. S’il est élu, le candidat de Reconquête ! ferait « tout pour que les accords de Minsk soient respectés et je ferai signer un traité où l’Ukraine et l’OTAN doivent s’engager à ce que l’Ukraine ne rentre jamais » dans l’institution militaire. Pour lui, cette expansion de l’OTAN – institution qu’il juge « désuète » et dont il veut sortir du commandement intégré – vers les pays de l’Est après la chute de l’URSS est « vue légitimement comme une agression par la Russie ».
A gauche, le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a rappelé sur France 3 que pour lui « les Français doivent être non alignés. C’est comme ça qu’on devient un interlocuteur crédible ». D’après lui, « les Russes ne doivent pas passer la frontière avec l’Ukraine et les Américains ne doivent pas chercher à annexer l’Ukraine dans l’OTAN ».
Christiane Taubira salue, elle, l’action d’Emmanuel Macorn qui a « raison d’essayer jusqu’au bout la discussion, même si elle est très probablement désagréable avec le président russe ». Interrogée sur BFM-TV à la mi-journée dimanche, l’ancienne ministre de la justice regrette toutefois « notre incapacité diplomatique et d’anticipation, notre passivité et une tendance à prendre de bonne foi un certain nombre de propos de M. Poutine ». « Comment on gère les risques internationaux ? Ça se gère en amont, la situation de la Russie avec l’Ukraine, ce n’est pas une découverte. On connaît les risques depuis longtemps », regrette-t-elle.
Quant à Emmanuel Macron, qui avait prévenu qu’il annoncerait sa décision sur une probable candidature à la présidentielle après que le « pic de la crise géopolitique actuelle soit derrière nous », il a échangé ce week-end avec les présidents ukrainien et russe, Volodymyr Zelenski et Vladimir Poutine. Après leur rencontre du 7 février à Moscou, cette discussion entre les dirigeants français et russe constitue « les derniers efforts possibles et nécessaires pour éviter un conflit majeur en Ukraine », a souligné l’Elysée.
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