Après avoir imposé la politique de l’enfant unique de 1980 à 2016, la Chine emprunte le chemin inverse. Le tournant pris par la démographie inquiète les responsables politiques. Avec seulement 10,62 millions de naissances en 2021 contre 12 millions en 2020 et même 17,86 millions en 2016, le pays fait face à la fois à un ralentissement, mais aussi à un vieillissement démographique.
Si, officiellement, la population continue d’augmenter légèrement, le taux de naissance – 7,52 pour 1 000 habitants – est le plus faible enregistré depuis l’arrivée du Parti communiste (PCC) au pouvoir, en 1949. Fin 2021, on recensait officiellement 1,4126 milliard de Chinois, soit une progression de 480 000 (+ 0,034 %) par rapport à 2020. La plus faible progression en pourcentage depuis la grande famine de 1958-1961.
Si les courbes se prolongent, l’empire du Milieu passera, dès 2022, sous la barre symbolique des 10 millions de naissances. Dès 2020, le Forum économique mondial avait prévu qu’en 2100 la Chine, avec 732 millions d’habitants, serait moins peuplée que l’Inde (1,09 milliard) mais aussi que le Nigeria (791 millions).
« Améliorer la santé procréative »
Pour enrayer ce déclin, le pays autorise, depuis fin mai 2021, les couples chinois à avoir trois enfants. Alors que de nombreux couples mettent en avant le coût de la vie et du logement pour justifier leur réserve face à cette politique, les provinces multiplient les mesures incitatives, augmentant par exemple à 350 jours le congé maternité en cas de troisième enfant.
Ces derniers temps, cependant, ce sont surtout les mesures restreignant l’avortement qui retiennent l’attention. La même association pour le planning familial qui, pendant des années, s’est immiscée dans l’intimité des couples et a contraint nombre de femmes à avorter, va désormais mener la politique inverse. Elle va « intervenir », a-t-elle indiqué début février, pour contribuer à réduire le nombre d’avortements, en prônant le respect des « valeurs traditionnelles » auprès des femmes non mariées et des adolescentes qui souhaitent interrompre une grossesse.
Selon la commission nationale de la santé, il y aurait eu près de 9 millions d’avortements effectués en Chine en 2020, dont 40 % sur des adolescentes
« Nous voulons orienter davantage la façon dont les jeunes gens voient le mariage et la famille, réapprendre à élever plusieurs enfants dans une famille, promouvoir une nouvelle culture positive du mariage et de la parentalité », explique le planning familial. Selon la commission nationale de la santé, il y aurait eu près de 9 millions d’avortements effectués en Chine en 2020, dont 40 % sur des adolescentes, indiquait en mai 2021 l’expert Wang Pei’an, dans une commission du Parlement chinois. Il déplorait qu’« en raison de la libéralisation sexuelle venue d’Occident, 70 % des adolescentes [avaient] une image positive des relations sexuelles avant le mariage ».
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