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Crise en Ukraine : les chefs de la diplomatie américain et russe se rencontreront la semaine prochaine

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et le ministre russe des affaires étrangères, Sergeï Lavrov, à Genève, le 21 janvier 2022. ALEX BRANDON / AFP

Le rendez-vous est fixé sous condition. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, rencontrera son homologue russe, Sergueï Lavrov, la semaine prochaine, si la Russie n’envahit pas l’Ukraine, a indiqué jeudi 17 février au soir le département d’Etat. L’objectif est une nouvelle fois de parvenir à la désescalade alors que la journée de jeudi a, au contraire, vu monter la tension sur la crise en Ukraine.

M. Blinken avait proposé de rencontrer M. Lavrov « en Europe la semaine prochaine. Les Russes ont répondu avec des propositions de dates (…), ce que nous avons accepté, à condition qu’il n’y ait pas d’invasion russe de l’Ukraine », a dit le porte-parole du département d’Etat, Ned Price. « S’ils envahissent dans les prochains jours, cela montrera clairement qu’ils n’ont jamais été sérieux au sujet de la diplomatie », a-t-il ajouté.

Plus tôt dans la journée, la confrontation avait pris un tour très solennel à l’ONU : Antony Blinken était venu devant le Conseil de sécurité exhorter les Russes à « abandonner la voie de la guerre ». « Toutes les indications que nous avons, c’est que [les Russes] sont prêts à entrer en Ukraine, à attaquer l’Ukraine », avait dit auparavant le président américain Joe Biden, jugeant l’offensive possible « dans les prochains jours ».

La Russie a, selon les renseignements américains, déployé plus de 150 000 soldats et leurs équipements dans le voisinage de l’Ukraine. Moscou a pour sa part annoncé mardi et mercredi le retrait de ses troupes, images de trains chargés d’équipements à l’appui, mais sans convaincre les Occidentaux.

Echanges de tirs à l’arme lourde dans le Donbass

Joe Biden a répété que la Russie prépare selon lui un prétexte, une « fausse alarme », liée au conflit entre Kiev et des séparatistes prorusses dans l’Est ukrainien, qui justifierait son intervention.

La région du Donbass, épicentre de ce conflit qui depuis huit ans oppose les forces ukrainiennes à des combattants prorusses, a connu jeudi des échanges de tirs à l’arme lourde accrus. L’armée ukrainienne a en particulier dénoncé jeudi une attaque contre la localité Stanitsa Louganska, qui a privé la moitié de cette localité d’électricité et laissé un trou d’obus dans le mur d’une école.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a estimé que « le bombardement sans distinction d’infrastructures civiles était inacceptable », tout en saluant « la retenue » dont fait preuve l’Ukraine selon lui.

Les séparatistes de Lougansk ont, eux, accusé Kiev d’être responsable d’une multiplication des bombardements pour « pousser le conflit vers une escalade », tandis que le Kremlin estimait que la « concentration extrême des forces ukrainiennes » était responsable de cette situation « extrêmement dangereuse ».

Visioconférence entre Washington et ses alliés

Jeudi dans la soirée, un responsable de la Maison Blanche a indiqué que le président américain Joe Biden s’entretiendrait vendredi après-midi « avec les dirigeants transatlantiques (…) au sujet des troupes militaires russes massées à la frontière de l’Ukraine » et des efforts en vue de faire prévaloir la diplomatie.

Selon le programme du premier ministre canadien, Justin Trudeau, cette rencontre à distance rassemblera les dirigeants du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Pologne, de la Roumanie, du Royaume-Uni, de l’Union européenne et de l’Otan.

Le Monde avec AFP

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