La valse diplomatique se poursuit pour tenter d’enclencher une désescalade dans la crise entre l’Ukraine et la Russie. Et elle devait encore s’accélérer, jeudi 17 février, avec la tenue d’une réunion extraordinaire, aussi improvisée que rapide, entre les chefs d’Etat et de gouvernement européens. Arrivant à Bruxelles pour un sommet censé renforcer les liens entre l’Union européenne (UE) et l’Union africaine, ils devaient d’abord se pencher pendant quelques dizaines de minutes sur la question toujours sans réponse qui agite toutes les chancelleries : que veut exactement le président russe, Vladimir Poutine ? Ce minisommet entre Européens vise aussi à examiner une première fois le plan de sanctions élaboré par la Commission, en cas d’attaque russe sur l’Ukraine, qui est désormais prêt.
Du côté de Washington, les espoirs d’apaisement, nés de l’annonce mardi par le Kremlin du retrait d’une partie des forces massées à la frontière de l’Ukraine, semblent s’être dissipés. « En réalité, nous avons désormais confirmé que, ces derniers jours, la Russie a augmenté sa présence le long de la frontière ukrainienne, ajoutant jusqu’à 7 000 militaires, dont certains arrivés aujourd’hui [mercredi] », a confié mercredi un haut responsable de la Maison Blanche qui a requis l’anonymat. Selon cette source, si la Russie a dit vouloir trouver une solution diplomatique, « ses actions indiquent le contraire ».
« Nous ne savons pas ce qui va se passer, mais la Russie a démontré par le passé qu’elle était prête à utiliser la force », commentait le même jour Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN lors d’une première journée de réunion des ministres de la défense de l’Alliance, à Bruxelles. « A ce stade, nous n’avons constaté aucune désescalade sur le terrain. Au contraire, il apparaît que la Russie continue de renforcer sa présence militaire », a-t-il ajouté, à l’unisson de Washington.
Privilégier la voie de la diplomatie
Interrogé sur la crédibilité de ses affirmations, le secrétaire général se voulait catégorique : « Nous avons joué la transparence et nos informations sont confirmées par les observations de satellites commerciaux. Il est difficile de démentir la présence de plus de 100 000 hommes et d’importants matériels », déclarait-il. « Nous ne pouvons pas, d’un côté, éternellement tenter la diplomatie alors que l’autre côté amasse des troupes », indiquait un peu plus tôt, devant les eurodéputés réunis à Strasbourg, le président du Conseil européen, Charles Michel. Il annonçait, par ailleurs, l’organisation d’une prochaine conférence des donateurs en vue de renforcer le soutien financier à Kiev.
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