Le Fonds monétaire international a de nouveau exhorté le G20 à venir en aide aux pays pauvres qui doivent s’attaquer sans délai à la restructuration de leur dette.
« Nous estimons qu’environ 60% des pays à faible revenu sont en surendettement ou à haut risque de surendettement, soit le double des niveaux de 2015 », déplore la directrice générale Kristalina Georgieva, dans un blog accompagnant une note destinée au G20 Finances.
Une réunion du G20 Finances se déroulera jeudi et vendredi à Djakarta, en Indonésie. Le FMI et la Banque mondiale espèrent obtenir des avancées sur la dette des pays à faibles revenus dont le moratoire s’est achevé fin 2021.
Le traitement de la dette s’avère d’autant plus critique dans la perspective des hausses des taux d’intérêt pour contenir la hausse de l’inflation, ce qui exercera une pression accrue sur les emprunteurs.
« Ces économies et bien d’autres auront besoin de plus de mobilisation des recettes intérieures, de plus de subventions et de financements, et de plus d’aide pour faire face immédiatement à leur dette », souligne Mme Georgieva.
Le FMI pousse pour « la revitalisation » du cadre commun du G20. « Cela devrait commencer par proposer un statu quo sur les paiements du service de la dette pendant la négociation » au titre de ce cadre commun.
Au début de la pandémie, les pays riches du G20 avaient offert aux pays les plus pauvres un moratoire sur le paiement du service de leur dette jusqu’à la fin de l’année avant de le prolonger jusqu’à la fin 2021.
Parallèlement à cette initiative de suspension du service de la dette (DSSI), ils avaient créé, en novembre 2020, un « cadre commun » destiné à restructurer voire annuler la dette des pays qui en feraient la demande.
Mais l’un des principaux points de friction dans le processus de restructuration de la dette est le manque d’informations précises sur les niveaux d’emprunt, en particulier les prêts en provenance de Chine.
Le FMI préconise de mettre en oeuvre des procédures plus rapides, de clarifier les étapes à franchir, de former des comités de créanciers pour permettre des accords sur le règlement de la dette.
Il recommande aussi de mettre le cadre commun du G20 « à la disposition d’un plus large éventail de pays très endettés ».
Seuls trois pays, le Tchad, l’Ethiopie et la Zambie, ont fait une demande de restructuration de leur dette.
Le FMI reconnaît avoir un « rôle important » à jouer puisqu’il peut fournir « des analyses » sur la viabilité de la dette.
« Nous encourageons une plus grande transparence sur la dette: en demandant une plus grande divulgation de ce qu’un pays membre doit et à qui lorsqu’il sollicite un financement du FMI », a fait valoir Mme Georgieva.
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