Enfin ! Le Campus Cyber ouvre ses portes ce mercredi 16 février. Privés et publics, tous les acteurs engagés dans la sécurisation de l’espace numérique français se sont installés dans la tour Eria, un bâtiment flambant neuf du quartier de la Défense, près du Pont de Neuilly. Ce « porte-avion » de 26.000 mètres carrés, répartis sur 13 étages va accueillir toutes les composantes de l’écosystème français : grands industriels (Thales, Orange, Atos, Orange, Capgemini, SopraSteria…), services de l’Etat (Anssi, ministère de l’Intérieur, ministère de la Défense), recherche publique (Inria, CEA), startup en forte croissance (Tehtris, YesWeHack, Gatewatcher), écoles (Epita, Efrei…). A peine ouvert, il affiche complet. « Sur les 1800 postes de travail, il n’en reste que 20 à attribuer », se félicite Michel van den Berghe. Comme un clin d’œil, le campus est inauguré au lendemain de la levée de fonds de 25 millions effectuée par Gatewatcher, spécialiste de la détection d’attaques cyber. Un record pour une entreprise du secteur. Et un signe de maturité.
« La France ne veut pas dépendre des étrangers », a déclaré Bruno Le Maire lors de l’inauguration du site. « Elle veut être indépendante dans les technologies de pointe ». Le projet s’inspire d’une initiative similaire menée en Israël, le CyberSpark de Beer-Sheva, qui a servi de modèle à Michel Van Den Berghe, président du Campus cyber en France.
L’idée d’un lieu fédérateur pour cette filière stratégique remonte à une dizaine d’années, quand la cybersécurité était l’un des plans de réindustrialisation de la France. Mais il aura fallu une mobilisation politique forte de l’actuel exécutif pour que le Campus Cyber devienne une réalité. « Le gouvernement a mis la pression à tout le CAC40 pour que chacun mette un ticket», raconte Jean-Noël de Galzain, fondateur de Wallix, une ETI du secteur. Un engagement qui se lit dans la longue liste des « partenaires » du Campus, dont certains – LVMH, La Poste, Alstom…- ont réservé des espaces de coworking. Le Campus Cyber est géré par une société détenue et financée à 44% par l’Etat français, le reste du capital étant réparti entre quelque 90 organisations.
Une vitrine pour les acteurs français
Le Campus Cyber entend servir de vitrine aux acteurs français, qui pourront recevoir des délégations étrangères, de grands industriels. Dans les pas de Bruno Le Maire, les visiteurs feront un passage obligé par le showroom de 1000 mètres carrés.
Face à l’explosion des menaces, la tour a été aussi été conçue pour aider à la constitution d’une véritable logique de filière. Bien que très sécurisé, le Campus se veut ouvert à tous les publics, y compris scolaires. « Ici, on s’interdit de faire du secret défense. Inutile de venir avec son armurerie », précise Michel Van den Berghe, le président, une figure reconnue de la sécurité française, qui a quitté la direction d’Orange Cyber Défense pour mettre sur les rails ce projet régalien et en prendre la direction.
Priorité donc aux échanges et aux collaborations. Les grandes banques françaises se sont déjà mises au travail : «Elles vont développer ensemble un projet pour mieux lutter contre le phishing », indique Michel Van den Berghe. « Toutes les entreprises ont des difficultés à recruter et des besoins cruciaux de formation. Le Campus va nous permettre de coordonner les efforts», ajoute Guillaume Vassault-Houlière, le fondateur de YesWeHack. Et pour faire émerger de nouveaux acteurs, l’endroit accueillera aussi Cyber Booster, une fabrique à startups spécialisée dans le numérique de confiance. « Pour une startup, être dans le même bâtiment que les plus grandes entreprises, qui pourraient mettre leurs solutions dans leur catalogue, c’est un formidable accélérateur », a souligné Michel Van Den Berghe lors de l’inauguration.
Un étage pour les étrangers
Un des treize étages est réservé aux groupes étrangers. Google, AWS, Microsoft, IBM, Cisco vont y prendre place. « Les grands acteurs chinois ou américains sont les bienvenus pour renforcer des partenariats avec les acteurs français. Mais ce lieu ne doit pas servir de vitrine à des produits qui ne sont pas les nôtres. Nous y serons très attentifs », avertit Jean-Noël de Galzain.
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