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Succession, impôts sur les sociétés… Les pistes de Bruno Le Maire

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a proposé mardi d’étudier un doublement du plafond d’exonération sur les droits de succession, qui bénéficierait notamment aux entreprises, afin de faciliter leur transmission.

Le ministre a proposé « de réfléchir à un doublement de l’abattement sur la transmission en ligne directe, de 100.000 à 200.000 euros », lors d’un débat organisé par le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti), FranceInvest et CroissancePlus avec des candidats à l’élection présidentielle ou leurs représentants. Une telle mesure pourrait faciliter la transmission du capital, selon M. Le Maire qui a assuré croire « au capitalisme familial ».

A Bercy, on explique qu’il n’est pas question d’aller plus loin sur les exonérations s’appliquant spécifiquement aux entreprises, comme le pacte Dutreil.

Dans le cadre d’une transmission d’entreprise encadrée par un pacte Dutreil, 75% de la valeur de l’entreprise n’est pas taxée et le quart restant bénéficie d’un abattement de 100.000 euros, ainsi que d’une réduction de droits de 50% si le patron qui transmet a moins de 70 ans, détaille le ministère. 

Les attentes des chefs d’entreprises: Dans les 10 prochaines années, une ETI sur 2 va devoir être cédée et ça coûte cher…

« Je crois a un capitalisme familial. On peut augmenter les droits de succession libres-de-droit sur la transmission de l’entreprise »

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— BFM Business (@bfmbusiness) February 15, 2022

Pas d’exonération à 100%

M. Le Maire a écarté la possibilité de porter ces exonérations à 100%, car cela ne serait pas, d’après lui, conforme au principe de l’égalité devant l’impôt. « Proposer un Dutreil à 100% d’exonération, ce sera retoqué par le Conseil d’Etat, retoqué par le Conseil constitutionnel », a assuré le ministre mardi matin sur BFM Business.

Avec « la loi Pacte, nous avons simplifié le dispositif Dutreil et nous l’avons amélioré », a affirmé M. Le Maire. Mais « il y a une question de justice. Quand on transmet, on peut envisager, lorsque c’est un patrimoine important, qu’il y ait aussi une contribution, là nous l’avons réduite au maximum », a jugé le ministre.

Emmanuel Macron avait déclaré en janvier que « la transmission populaire » était un « sujet », notamment pour les héritages en ligne indirecte, beaucoup plus lourdement taxés, et avec des plafonds d’exonération beaucoup plus bas.

Plusieurs candidats à la présidentielle, de droite comme de gauche, ont déclaré vouloir relever le plafond d’exonération des droits de succession, un impôt que les Français détestent, même s’ils ne sont qu’une petite minorité à s’en acquitter.

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Baisser les impôts sur les entreprises de 10-15 milliards d’euros

Lors d’une conférence économique sur l’élection présidentielle d’avril, Bruno Le Maire s’est également exprimé les impôts sur les sociétés. La France peut se permettre entre 10 et 15 milliards d’euros de baisses d’impôts supplémentaires sur les entreprises sans mettre en danger sa stratégie de redressement des finances publiques, a déclaré le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance.

Depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron en 2017, l’Etat a baissé les impôts sur les entreprises de 26 milliards d’euros, dont 10 milliards de taxes liées au chiffre d’affaires ou au nombre de salariés, que les sociétés dégagent ou non un bénéfice. Ces « impôts de production » restent néanmoins nettement plus élevés que dans d’autres pays européens, et Bruno Le Maire a plusieurs fois plaidé récemment pour une nouvelle réduction de ces charges afin de rendre les sociétés françaises plus compétitives. 

« Nous pouvons aller plus loin dans les baisses d’impôts mais dans un quantum que j’ai évalué de 10-15 milliards d’euros », a dit le ministre de l’Economie et des Finances. Une telle fourchette serait « raisonnable » si la France veut tenir son calendrier de redressement des finances publiques et ramener le déficit public sous le seuil de 3% du produit intérieur brut en 2027, contre un déficit 2022 estimé à 5%.

Dans une étude mardi, l’institut d’études économiques Rexecode estime que la France devrait réduire ses impôts de production de 30 milliards d’euros pour ne serait-ce que revenir dans la moyenne de l’Union européenne.

(Avec l’AFP et Reuters)

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