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réussite ou frein, quel bilan pour la concurrence Navas-Donnarumma?

Redoutée en début de saison, la rotation entre Gianluigi Donnarumma et Keylor Navas au poste de gardien de but du PSG est pour le moment une réussite totale à mettre au crédit de Mauricio Pochettino. Même si les deux gardiens ont pu faire état des doutes que la situation avait pu engendrer, cela n’a pas encore eu d’impact sur leurs performances, heureusement pour le club de la capitale.

Jusqu’ici, la guerre des gardiens, prophétisée en début de saison par les commentateurs, n’a pas eu lieu au PSG. Mauricio Pochettino a instauré une alternance équitable entre les deux gardiens, Keylor Navas et Gianluigi Donnarumma. Et il s’y tient.

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Il semblerait même que chacun s’y soit fait, dans son coin, s’accomodant de cette étrange situation. Sans animosité particulière. Même si on peut aisément imaginer, et percevoir dans leurs déclarations respectives, une pointe de frustration. « Dans ce genre de situations, je ne suis pas certain que l’un comme l’autre soient pleinement satisfaits. » L’ancien gardien du Paris Saint-Germain, Nicolas Douchez, ne croit pas si bien dire.

Récemment, Gianluigi Donnarumma s’est exprimé sur la concurrence à son poste, réfutant l’existence de tensions avec le Costaricien. « Ce n’est pas vrai qu’il y a parfois des étincelles avec Keylor. Nous avons une bonne relation, c’est un bon gars. Pour moi, il n’y a aucun problème. »

Des déclarations qui tranchent pourtant avec la position exprimée par l’Italien en novembre, le champion d’Europe ayant reconnu auprès de la chaîne brésilienne TNT Sports que cela faisait « mal de rester sur le banc ». De son côté, Keylor Navas a aussi confié, fin janvier, son ressenti, lors d’un passage en zone mixte. « Pour nous, c’est une saison assez concurrentielle. C’est toujours bon d’avoir de la concurrence mais sur le plan personnel tout n’est pas agréable », a-t-il reconnu.

Les deux hommes s’accordent sur un point, l’alternance, même équitable et juste telle qu’elle est prônée par Mauricio Pochettino, est parfois un fardeau. Surtout à ce poste exigeant où le titulaire a besoin de repères avec sa défense, qui change de visage assez souvent à Paris, ce qui ne facilite pas les choses.

Psychologiquement, l’exercice est éprouvant. Mais à la décharge de Pochettino, il est vrai, aussi, que le technicien argentin a hérité d’une situation peu évidente à gérer. Difficile de manoeuvrer sans risquer de créer des tensions entre deux des meilleurs gardiens du monde à l’heure actuelle.

« Le gardien est un animal particulier, sourit Lionel Charbonnier, ancien gardien de l’équipe de France. Il y a de la concurrence mais elle est saine. Il est très rare qu’un des deux mette son copain, son frère d’armes, en difficulté, c‘est très rare. Surtout quand il s’agit de grands champions, on ne peut pas parler de guerre, c’est une rivalité très saine entre deux mecs très intelligents. »

Donnarumma devrait naturellement prendre le dessus

Vainqueur de trois Ligues des champions avec le Real Madrid avant de le quitter en 2019, Navas a longtemps tenu le PSG à bout de bras en Coupe d’Europe, réalisant des arrêts qui resteront longtemps gravés dans la mémoire des supporters parisiens. « Se retrouver comme ça, du jour au lendemain, dans cette position de 1 bis, c’est compliqué. Heureusement que Donnarumma ne fait pas de vagues, mais on voit bien que Navas est atteint », admet toutefois Charbonnier.

Le PSG n’a pas pu s’empêcher de sauter sur l’occasion qui s’offrait à lui d’attirer dans ses filets Donnarumma, tout juste sacré champion d’Europe avec l’Italie au terme d’un tournoi où il aura beaucoup été question de ses performances stratosphériques. Titulaire en Serie A à seulement 16 ans, numéro 1 en sélection depuis ses 18 ans, Donnarumma est un phénomène de précocité depuis toujours.

Pas étonnant qu’il ait gagné le Trophée Yachine récompensant le meilleur gardien du monde. « Pour une question d’âge et de timing », Nicolas Douchez imagine Gianluigi Donnarumma s’installer définitivement dans les buts parisiens à une échéance plus ou moins lointaine, Keylor Navas étant plus proche de la fin de sa carrière.

En attendant l’heure fatidique, celle des choix difficiles, la concurrence est, pour l’heure, profitable au Paris Saint-Germain. Les deux gardiens dominent le classement du pourcentage d’arrêts effectués sur les tirs adverses cette saison dans les cinq grands championnats européens. Mais l’Italien est plus décisif pour son équipe, et commet peu d’erreurs.

Sur le terrain, les performances de Keylor Navas sont elles aussi irréprochables, hormis ce but encaissé à Lens où il se rend coupable d’une faute de main. Le Costaricien s’est rassuré depuis. Auteur d’un match solide contre Rennes, alors que Donnarumma avait enchaîné deux matches dans les buts, il pourrait même débuter contre le Real Madrid, si l’on s’en tient à ce qui semble la logique de Mauricio Pochettino jusqu’à présent. Et il n’y aucune raison qu’elle ne perdure pas.

Titulaire pour le déplacement à Manchester City, le 24 novembre, Navas avait débuté contre Nantes quelques jours plus tôt. Donnarumma avait joué contre Lille avant de se rendre à Leipzig dans la peau d’un titulaire. « Pour les gardiens, je suis très content, autant de Navas que de Donnarumma. On décidera lequel des deux jouera dans les prochains jours », a évacué Pochettino. « C’est un choix important, la décision du gardien risque de faire couler beaucoup d’encre », anticipe Nicolas Douchez. D’où la prudence de Mauricio Pochettino.

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