Il n’a pas cédé à la pression de la rue. Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, doit s’exprimer lundi 14 février, dans l’après-midi, au sujet de la contestation contre les mesures sanitaires qui est entrée dans sa troisième semaine et paralyse toujours la capitale fédérale Ottawa et plusieurs postes-frontières avec les Etats-Unis, a annoncé sa porte-parole à l’Agence France-Presse.
Sous pression, M. Trudeau avait déclaré vendredi que « toutes les options étaient sur la table » pour mettre un terme à ces occupations « illégales » qui portent préjudice au pays et à son économie. Pour y mettre fin, le premier ministre serait sur le point d’utiliser la loi de 1988 sur les mesures d’urgence (Emergencies Act), affirme de son côté CBC, la radiotélévision publique, citant des sources anonymes.
M. Trudeau va informer les exécutifs provinciaux de sa décision d’y recourir, précise la radiotélévision publique, citant des sources anonymes. Ce texte autorise à titre temporaire le gouvernement fédéral à prendre des mesures extraordinaires de sécurité en situation de crise nationale, en tout point du pays.
Il n’a été utilisé qu’une seule fois en temps de paix, par le père de Justin Trudeau, Pierre Trudeau, alors lui-même premier ministre, durant la « crise d’octobre » en 1970 au Québec, mais aussi durant les deux guerres mondiales, sous un autre nom. Le gouvernement de M. Trudeau n’a toutefois pas l’intention de recourir à l’armée, selon la CBC.
Les manifestations à Ottawa contre les mesures de lutte contre l’épidémie de Covid-19 sont entrées dans leur troisième semaine, même si le blocage du principal poste-frontière entre le Canada et les Etats-Unis, à Windsor, dans l’Ontario, a pris fin dimanche au bout de six jours.
Ce mouvement a débuté sous la forme de « convois de la liberté » organisés par des chauffeurs routiers opposés à l’obligation d’être soit vacciné soit mis en quarantaine pour franchir la frontière. Il s’est transformé en contestation plus globale de la politique de Justin Trudeau et a été copié dans quelques pays étrangers, notamment en France, sans prendre la même ampleur.
Abandon du passeport sanitaire en Ontario
De son côté, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a annoncé lundi que le passe vaccinal allait être levé le 1er mars dans la province. « Nous allons laisser tomber les passeports » le 1er mars, a déclaré M. Ford lors d’une conférence de presse, lors de laquelle il a expliqué qu’une grande majorité des gens étaient vaccinés et que le pic épidémique dû au variant Omicron était passé. Cette levée des mesures sanitaires est réclamée par les contestataires qui bloquent Ottawa.
En Ontario, à partir du 17 février, « nous supprimerons toutes les jauges, sauf dans les salles de concert, les théâtres et les événements sportifs, qui seront plafonnées à 50 % », a ajouté M. Ford. « Nous sommes en mesure d’accélérer notre plan de réouverture » grâce à la baisse des hospitalisations et du nombre de cas, a-t-il précisé.
Premier Ford and Minister @celliottability make an announcement https://t.co/o8booF6cqz
L’Ontario est la province la plus peuplée du Canada et avait réimposé, comme d’autres provinces canadiennes fin décembre, des mesures très strictes, parmi les plus restrictives au monde. Doug Ford a ajouté qu’il soutiendrait Justin Trudeau s’il proposait de nouvelles mesures pour réprimer les manifestations. « Nous avons besoin de la loi et de l’ordre. Notre pays est en danger maintenant », a-t-il ajouté.
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