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Interrogations sur la présence d’un drapeau afghan dans le « convoi de la liberté » à Paris

Intervention de police, samedi 12 février 2022, place de l’Etoile, à Paris. CAPTURE D’ECRAN TF1

Quel rapport entre le régime des talibans afghans et les membres du « convoi de la liberté », qui entendent, à travers la France et jusqu’à Bruxelles, dénoncer les mesures sanitaires ? La question reste, pour l’heure, sans réponse définitive, mais elle mérite d’être posée depuis l’irruption, samedi 12 février, place de l’Etoile, au cœur de Paris, de véhicules ayant échappé aux barrages aux portes de la capitale. Cette scène, filmée, a fait réagir en France, mais aussi, de manière beaucoup plus inattendue, des agences de presse à Kaboul.

La vidéo, qui circule sur les réseaux sociaux, montre un policier descendre d’un véhicule de service sérigraphié avec une collègue afin d’intercepter une voiture blanche ayant tenté d’échapper à un premier contrôle quelques instants plus tôt. Le premier fonctionnaire brandit son arme et la braque sur le conducteur récalcitrant. Une attitude qui a suscité une certaine émotion, y compris au sein de son administration. Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a déclenché, dès dimanche, une enquête interne. Le parquet de Paris a également ouvert, lundi, une enquête préliminaire des chefs de « violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique et menaces ». Les investigations ont été confiées à l’inspection générale de la police nationale (IGPN).

Incompréhensions

Un détail de cette scène a échappé aux commentateurs et aux autorités français, focalisant, légitimement, leur attention sur l’exercice de la force par un agent dûment habilité. La voiture blanche était, en effet, surmontée de deux drapeaux flottant au vent. Le premier, tricolore, rattachait clairement ses occupants à un mouvement de contestation contre les mesures sanitaires très attaché au drapeau français. En revanche, le second attestait une allégeance à un autre pays. Il s’agissait du drapeau adopté par le régime taliban depuis le 15 août 2021, date de leur retour au pouvoir par la force, et dont l’intitulé exact est l’émirat islamique d’Afghanistan.

Blanc, il arbore, écrite en noir, la chahada, la profession de foi de l’islam, dont elle constitue le premier des cinq piliers qui définissent les bases de la croyance musulmane, une courte phrase qui affirme qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et que Mahomet est son prophète. Ces enseignes ont aujourd’hui envahi l’Afghanistan, à commencer par sa capitale, Kaboul. Les bâtiments officiels, les casernes, les entrées de la ville ou les rues sont pavoisés aux couleurs talibanes. Des vendeurs ambulants se sont même spécialisés dans la vente de ces drapeaux de toutes tailles, dont les plus petits apparaissent depuis l’automne 2021 sur les tableaux de bord des voitures, à Kaboul, sans doute pour s’attirer les bonnes grâces des nouveaux maîtres du pays.

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