Wall Street résistait tant bien que mal, vendredi 11 février dans la matinée, au lendemain de la publication des chiffres exécrables de l’inflation (+ 7,5 % sur un an, un record depuis 1982).
Puis est venue l’alerte sur une invasion potentiellement imminente de l’Ukraine par la Russie et l’appel de la Maison Blanche aux ressortissants américains à quitter l’Ukraine. « Il est temps de partir maintenant, a déclaré Jake Sullivan, conseiller national à la sécurité de Joe Biden, n’excluant pas une invasion pendant les Jeux olympiques (JO) d’hiver, qui se tiennent à Pékin. Nous sommes dans la fenêtre où une invasion pourrait commencer à tout moment si [le président russe] Vladimir Poutine décidait de l’ordonner. »
La Bourse de New York s’est alors mise à dévisser, les investisseurs fuyant les actifs à risque : le S&P 500 a perdu 1,9 % tandis que le Nasdaq, riche en valeurs technologiques, dévissait de 2,8 % après avoir déjà perdu 2,1 % la veille. Depuis le début de l’année, ces deux indices représentatifs de l’économie américaine ont perdu respectivement 7,3 % et 11,8 %.
En revanche, à la différence de la veille, le rendement des emprunts d’Etat à dix ans, qui avait franchi le cap des 2 % pour la première fois depuis le début de la pandémie, a fortement baissé, passant de 2,06 % à 1,91 %, les investisseurs cherchant des titres sûrs – la dette américaine –, peu importe leur rémunération. C’est dans cette même logique que le dollar, valeur refuge, s’est redressé, gagnant près d’un centime face à l’euro (ce dernier est tombé à 1,133 dollar pour 1 euro). Enfin, les cours du pétrole ont bondi, le baril « West Texas Intermediate » bondissant dans la journée de 89,20 dollars à 94,70 dollars.
Moral des consommateurs au plus bas
Les entreprises pétrolières américaines ont progressé en Bourse tandis que les compagnies aériennes, vulnérables aux troubles géopolitiques, ont baissé tout comme les fabricants de semi-conducteurs sensibles aux entraves affectant les chaînes de production.
S’ajoute à ce contexte tendu le blocage de la frontière canado-américaine à Detroit (Michigan) par les routiers opposés à la vaccination obligatoire contre le covid-19 qui a conduit certaines usines automobiles à fermer provisoirement leurs portes.
Le week-end sera donc consacré à l’observation de la situation russo-ukrainienne tandis que les spéculations vont bon train sur l’action de la Reserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), désormais forcée d’agir pour remonter ses taux d’intérêts. Les économistes spéculent sur le nombre de hausse des taux nécessaires pour juguler l’inflation. La banque Goldman Sachs s’attend désormais à sept hausses – les taux directeurs de la Fed passeraient donc au-dessus de 1,75 %.
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