Prescience ou dramatisation préventive ? Il faudra attendre quelques jours, voire quelques semaines, pour mettre définitivement les mots sur l’apparition hors norme de Jake Sullivan en salle de presse à la Maison Blanche, vendredi 11 février. Le conseiller à la sécurité nationale est venu en personne lancer une nouvelle alerte, plus alarmiste encore que les précédentes, au sujet de la menace militaire russe pesant sur l’Ukraine.
Une opération « pourrait débuter pendant les Jeux olympiques [de Pékin, qui s’achèveront le 20 février] », a dit Jake Sullivan, mentionnant l’arrivée de « nouvelles forces » près de la frontière. L’adjectif « imminent » fait son retour dans le vocabulaire officiel, après avoir été délaissé un temps. Le conseiller américain reconnaît, dans le même mouvement, que les Etats-Unis ne savent pas si Vladimir Poutine a pris une décision finale, et en quel sens.
« Les choses pourraient devenir dingues rapidement », a expliqué, jeudi soir, Joe Biden sur la chaîne NBC. Le président américain et son homologue russe doivent à nouveau s’entretenir par téléphone samedi, après une autre conversation, entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron. Tandis que les contacts se multiplient à un rythme sans précédent entre alliés, la marge de manœuvre diplomatique, pour éviter une escalade militaire, semble réduite. Jeudi à Berlin, l’échec des discussions au format Normandie entre les représentants français, allemand, ukrainien et russe, n’a fait que consolider les différences d’approches au sujet du Donbass, région aux mains des séparatistes contrôlés par Moscou.
La Maison Blanche franchit donc une étape supplémentaire dans les dénonciations des intentions russes, depuis le début du déploiement militaire massif à la frontière en novembre 2021. Le conseiller à la sécurité nationale a renouvelé les mises en garde officielles à propos de « la création d’un prétexte », par la Russie – un incident attribué aux Ukrainiens – pour justifier une opération militaire.
D’habitude, les hypothèses opérationnelles sont consignées dans des notes confidentielles. L’administration Biden, elle, en fait des arguments publics, mais sans en dévoiler la teneur précise, l’origine étayée. M. Sullivan a ainsi évoqué l’éventuelle saisie de pans de territoire ukrainien, de grandes villes, et même « un assaut rapide sur la ville de Kiev », la capitale.
Le spectre de l’évacuation chaotique d’Afghanistan
Une telle entreprise serait désastreuse en termes de pertes civiles, de répliques économiques et politiques. Elle serait probablement mal perçue par le public russe, au nom des liens familiaux et culturels entre les deux peuples.
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