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Les Britanniques font face à un fort recul de leur pouvoir d’achat

Boris Johnson, qui s’accroche par tous les moyens à son poste de premier ministre britannique, le dit et le répète pour vanter son bilan : le Royaume-Uni connaît la plus forte croissance des pays du G7. Les statistiques officielles, publiées vendredi 11 février, sont venues lui donner raison pour 2021 : le produit intérieur brut (PIB) britannique a progressé de 7,5 % en 2021. Mieux que la France (7 %), les Etats-Unis (5,7 %) et, surtout, l’Allemagne (2,8 %).

Ce point de vue relève cependant de la myopie. Le fort rebond britannique de l’an dernier intervient après un recul plus fort qu’ailleurs en 2020, à − 9,4 %. L’un dans l’autre, après deux ans de pandémie de Covid-19, le Royaume-Uni est « au milieu du pack » des pays du G7, selon Darren Morgan, économiste à l’Office britannique des statistiques. Le PIB britannique, qui était revenu à son niveau d’avant la pandémie en novembre 2021, a rechuté en décembre, à cause du variant Omicron. Fin 2021, il demeurait juste au-dessous (− 0,4 %) de son niveau de fin 2019.

En comparaison, les Etats-Unis sont 3 % au-dessus du niveau prépandémique, la France, 1 %, et l’Italie est au même point que le Royaume-Uni. A la traîne, l’Allemagne (1,5 % au-dessous de son niveau prépandémique) et, hors G7, l’Espagne, 4 % au-dessous. « Il n’y a finalement guère de différences entre le Royaume-Uni, la France ou même l’Allemagne », relativise David Owen, le fondateur de Saltmarsh Economics, une société de consultants, qui souligne que les statistiques en période de Covid-19 sont particulièrement volatiles. Selon lui, parmi ce groupe de pays, seule l’Espagne, très dépendante du tourisme, a vraiment décroché.

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« Londres s’en sort moins bien que le reste du pays »

« Sans briller, l’économie britannique a donc relativement bien résisté à la pandémie, en utilisant les mêmes armes qu’ailleurs : chômage partiel, prêts garantis par l’Etat, aides sociales multiples. L’exception est peut-être la capitale britannique. Londres s’en sort moins bien que le reste du pays », poursuit M. Owen. Le centre-ville a été vidé par le télétravail, qui est encore pratiqué de façon plus généralisée que dans le reste de l’Europe.

L’inquiétude, pourtant, est que le Royaume-Uni ait mangé son pain blanc. Les Britanniques vont faire face, dans les mois qui viennent, à une violente réduction de leur pouvoir d’achat. En décembre 2021, l’inflation était de 5,4 %, un niveau légèrement supérieur à celui de la zone euro (5 %, à la même période). Mais ce n’est qu’un début : selon la Banque d’Angleterre, la hausse des prix doit dépasser 7 % d’ici à avril.

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