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Wall Street en ordre dispersé, se remet doucement d’un indicateur d’inflation

La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé vendredi peu après l’ouverture, tentant de digérer un indicateur d’inflation record aux États-Unis publié jeudi.

Vers 15H05 GMT, le Dow Jones gagnait 0,33%, l’indice Nasdaq, très influencé par les valeurs technologiques, cédait 0,10%, et l’indice élargi S&P 500, prenait 0,17%.

Jeudi, Wall Street avait été sonné par deux gifles.

La première est venue de l’indice des prix CPI à 7,5% sur un an, au plus haut depuis 40 ans.

La deuxième a été assénée par le président de l’antenne de St. Louis de la banque centrale américaine (Fed), James Bullard, qui a plaidé pour un relèvement de 100 points de base (1 point de pourcentage) du taux directeur de la Fed d’ici début juillet.

Dans la foulée, les indices ont accéléré leur repli et le Nasdaq a même fini en baisse de 2,10%.

Mais, relève, dans une note, Patrick O’Hare, de Briefing.com, l’agence Bloomberg a depuis indiqué que plusieurs membres du comité de politique monétaire de la Fed s’étaient dits opposés à un resserrement si brutal.

Après être monté jeudi jusqu’à 2,05%, pour la première fois depuis août 2019, le taux des emprunts d’État américains à 10 ans se détendaient, à 2,00%.

« Si nous n’avons pas totalement intégré cinq hausses (de taux en 2022), nous n’en sommes pas loin », a commenté Maris Ogg, présidente de la société de gestion Tower Bridge Advisors.

Pour la gérante, « il y a une bonne probabilité que les marchés aient vraiment digéré tout ça ».

« Les choses ont l’air sous contrôle pour le moment », avec des indices dans le vert,  » mais le coup de chaud sur les hausses de taux ayant privé le marché d’oxygène hier, il faut se préparer à un possible reflux », a néanmoins prévenu Patrick O’Hare.

Pour Maris Ogg, si Wall Street voit d’un bon œil la chute du nombre de cas de coronavirus et la levée de certaines restrictions sanitaires aux États-Unis, il s’inquiète aussi de l’impact de l’inflation sur la consommation au premier trimestre.

« Les consommateurs vont être forcés de dépenser moins » sur les services et loisirs, « car ils consacrent plus (de leur budget) aux produits de première nécessité », prévient-elle.

Le début de séance était tiré par les valeurs industrielles et du secteur de l’énergie, à l’image de Chevron (+1,23%), 3M (+0,88%) et Merck (+1,20%), tous membres du Dow Jones.

La perspective d’une accélération du durcissement monétaire pénalisait encore les valeurs technologiques et de croissance, à l’image d’Amazon (-0,65%) ou Nvidia (-1,29%).

La plateforme de réservations Expedia accélérait (+1,63% à 200,74 dollars) après la publication de résultats très supérieurs aux attentes. Le directeur général, Peter Kern, a indiqué que les effets du variant Omicron sur le tourisme avait été « moins sévères et plus courts que les précédentes vagues ».

Chiffre d’affaires supérieur aux prévisions également pour Under Armour (-9,35% à 15,71 dollars), mais l’équipementier sportif a dit s’attendre à ce que ses marges baissent sensiblement du fait de coûts de transports élevés.

Le spécialiste des solutions de paiement à crédit pour les achats en ligne Affirm était sanctionné (-11,78% à 51,77 dollars) malgré un chiffre d’affaires au-dessus des prévisions des analystes. La jeune société, symbole du mouvement « Buy now pay later » (achetez maintenant, payez plus tard), en pleine explosion sur les sites de commerce en ligne, a néanmoins publié une perte plus importante que prévu.

Également boudé (-2,58% à 20,41 dollars), le producteur de boulettes de minerai de fer Cleveland-Cliffs, qui a lui raté la cible à la fois sur les revenus et les profits. Le marché n’a pas été sensible au discours du groupe sur 2022, qui s’annonce, selon le PDG Lourenco Goncalves, avec un niveau de rentabilité supérieur grâce à des hausses de prix.

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