Par mer comme sur terre, la Russie poursuit son encerclement militaire de l’Ukraine, accentuant la pression sur le gouvernement de Kiev, lequel est confronté désormais à la menace d’un nouveau débarquement de troupes russes en Crimée, la péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014.
Mardi 8 et mercredi 9 février, six navires de guerre russes ont transité par le détroit du Bosphore en direction de la mer Noire, où ils participeront aux grandes manœuvres navales impliquant 10 000 hommes et 140 navires, organisées par la Russie ces jours-ci, notamment au large de l’Ukraine. Ces exercices se déroulent dans un contexte de crise des relations entre l’OTAN et la Russie, qui a massé plus de 120 000 soldats le long de la frontière ukrainienne, mais affirme ne pas avoir l’intention d’envahir l’Ukraine.
Mercredi, les navires amphibies Piotr-Morgounov, Gueorgui-Pobedonosets et Olenegorsk-Miner, de la flotte du Nord, ont été aperçus traversant le détroit du Bosphore. La veille, trois autres navires de débarquement, le Korolev, le Minsk et le Kaliningrad, de la flotte de la Baltique, avaient, eux aussi, franchi le détroit turc.
Un mois de trajet
En vertu de la convention de Montreux, signée en 1936, la Turquie a la haute main sur le passage des navires à travers le détroit. Les Etats ne bordant pas la mer Noire doivent informer Ankara quinze jours avant le passage de leurs bâtiments et ne peuvent rester en mer plus de vingt et un jours. La Russie, ainsi que les cinq autres Etats bordant la mer Noire, ont davantage de latitude, ils sont tenus d’informer les autorités turques huit jours avant de transiter.
En cas de guerre, le passage peut être refusé aux navires militaires. Une situation qui ne s’est jamais présentée. Ces dernières années, des bâtiments militaires russes chargés en hommes et en matériel n’ont cessé de traverser le Bosphore en direction ou venant de la base navale russe de Tartous, en Syrie, même au pire moment de la relation russo-turque, quand un chasseur bombardier russe avait été abattu par la Turquie, en novembre 2015.
Chacun des bâtiments russes photographiés mardi et mercredi, notamment par l’expert turc Yorük Isik, peut transporter 350 soldats, ainsi que plusieurs blindés. Leur destination finale annoncée est Sébastopol, la grande base russe de Crimée, ou encore Opouk, un polygone d’entraînement situé non loin de la ville de Kertch. En avril 2021, des exercices similaires avaient déjà eu lieu sur ce polygone avec le débarquement de plusieurs milliers d’hommes par mer et des airs.
Il vous reste 46.02% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’article Six navires russes franchissent le détroit du Bosphore, en route vers la Crimée est apparu en premier sur zimo news.