Le climat reste tendu, mais l’espoir d’éviter une guerre entre la Russie et l’Ukraine s’est accru, mercredi 9 février, après l’intense activité diplomatique de ces derniers jours. « Aujourd’hui, il existe de vraies chances » de désescalade, s’est félicité le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, pour qui la situation reste « tendue, mais sous contrôle ».
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a fait lui aussi montre d’optimisme, saluant les « progrès » nés de la reprise d’intenses échanges diplomatiques entre Moscou et les Occidentaux. « La mission est d’assurer la sécurité en Europe et je crois que nous y parviendrons », a-t-il dit.
La présidence française s’est également félicitée du fait que la tournée d’Emmanuel Macron à Moscou, Kiev et Berlin ait atteint son « objectif » en permettant d’« avancer » pour apaiser la situation. Il s’agit désormais de « permettre à chacun de faire une pause et d’envisager les moyens de la désescalade (…) dans un moment de tensions croissantes » à la frontière entre la Russie et l’Ukraine, selon la même source.
« Il y a eu des signaux positifs quant à la décision de l’Ukraine d’agir uniquement sur la base des accords de Minsk, c’est un plus », a de son côté estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, évoquant les accords signés en 2014 et 2015 par Kiev et les séparatistes prorusses sous l’égide de Paris, Berlin et Moscou, qui visaient à mettre fin au conflit dans l’est de l’Ukraine. « Mais nous n’avons pas entendu le président Zelensky dire qu’il était prêt à s’en occuper rapidement », a-t-il poursuivi.
Après un long face-à-face avec Vladimir Poutine lundi, Emmanuel Macron avait assuré qu’il avait reçu des gages du président russe pour qu’il n’y ait pas d’« escalade » supplémentaire.
Olaf Scholz sur un fil
La Russie s’apprête à recevoir la chef de la diplomatie britannique, Liz Truss, pour un voyage de deux jours. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, doit quant à lui se rendre en Pologne, où le Royaume-Uni entend déployer des soldats supplémentaires.
C’est dans ce contexte qu’Olaf Scholz accroît son implication, en réponse aux critiques ces dernières semaines sur sa discrétion et une supposée complaisance à l’égard de Moscou. Après avoir accueilli mercredi la chef du gouvernement danois, Mette Frederiksen, le successeur d’Angela Merkel recevra jeudi les dirigeants des pays baltes, voisins d’une Russie qui inquiète. Malgré l’annonce de l’envoi de 350 soldats allemands de plus en Lituanie dans le cadre d’une mission de l’OTAN, les réticences de Berlin à la livraison par l’Estonie d’armes allemandes à Kiev ont créé des crispations.
M. Scholz avance sur un fil, entre les attentes de ses partenaires occidentaux et la dépendance de son pays au gaz russe. Les réserves en gaz de l’Allemagne sont d’ailleurs tombées à un niveau « inquiétant », a annoncé mercredi le gouvernement.
Point d’orgue de cette activité diplomatique : la visite très attendue d’Olaf Scholz à Vladimir Poutine, le 15 février, la première depuis son élection à la chancellerie, au début de décembre. L’ombre du gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l’Allemagne et n’est pas encore certifié, continue de planer sur les relations entre les deux pays.
Une inconnue subsiste cependant quant aux réelles intentions de M. Poutine, qui n’a dit mot lundi des dizaines de milliers de soldats russes déployés aux frontières de l’Ukraine.
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