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Présidentielle 2022 : ligne de fracture à gauche sur la question russe

La situation à la frontière ukrainienne a beau évoluer, la menace d’un conflit se rapprocher, la gauche française reste campée sur une même ligne de partage. Avec des analyses opposées quant aux racines de cette escalade aux frontières de l’Europe : trop de mansuétude à l’égard d’un régime russe tenté par l’hégémonie pour les uns, trop de provocations envers une Russie qui exercerait légitimement sa puissance dans son voisinage naturel pour les autres.

Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel d’un côté, Yannick Jadot et Anne Hidalgo de l’autre. Une gauche qui se veut non alignée, une autre qui met l’idée européenne au centre de son projet diplomatique. C’est un des paradoxes de cette campagne présidentielle. Dans une famille politique éparpillée entre cinq principaux candidats, il n’y a finalement qu’une poignée de dossiers qui divisent vraiment : le dossier international, et russe en particulier, est l’un de ceux-là.

Chacun trouve cependant matière à critiquer, serait-ce à la marge, le choix d’Emmanuel Macron de se rendre lundi à Moscou, avant d’aller à Kiev. « La France joue son rôle en travaillant à la paix », estime par exemple Christiane Taubira, pour qui « cette initiative arrive déjà tard » et doit être coordonnée avec les partenaires européens. « Sur le Liban ou sur l’Iran, le président sortant a déjà tenté des coups sans lendemain qui ont desservi la crédibilité de notre pays à l’étranger. La diplomatie n’est pas affaire de coups, elle est affaire de persévérance, de partenariats noués, d’alliés soutenus et de principes défendus », estime la candidate à l’élection présidentielle.

« La France doit être non alignée »

Pour Yannick Jadot, c’est une erreur que d’aller à Moscou avant d’aller à Kiev. Critique de la réception par Emmanuel Macron de Vladimir Poutine à Versailles puis à Brégançon, le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts estime qu’il « faut arrêter de vouloir régler la question de nation à nation » et imposer un cadre européen pour défendre l’Ukraine. « On ne peut pas accepter ce que disent la plupart des prorusses, que l’Ukraine est un Etat sandwich, c’est munichois de dire cela. » La candidate socialiste, Anne Hidalgo, prône aussi une solution européenne : « Naturellement, la Russie est notre voisin. C’est un grand pays et nous devons maintenir le dialogue. Mais l’Europe doit parler d’une voix ferme à Moscou pour faire clairement comprendre que la déstabilisation de l’Ukraine – et de l’Europe – aurait des conséquences importantes. Nous n’hésiterons pas à sanctionner lourdement le régime à Moscou », a-t-elle estimé sur France 5, le 3 janvier.

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