Publié le : 05/02/2022 – 21:39Modifié le : 05/02/2022 – 21:40
Après avoir écumé quasiment tous les continents, l’entraîneur portugais Carlos Queiroz a pris les rênes de la sélection égyptienne peu avant la CAN-2022, et a réussi à mener les Pharaons en finale, où ils affronteront dimanche le Sénégal. Portrait de ce baroudeur du football au caractère bien trempé, qui devra assister au match depuis les tribunes.
Arrivé à la tête des Pharaons seulement quatre mois avant la CAN-2022, Carlos Queiroz est le troisième sélectionneur qu’a connu l’Égypte en trois ans. Venu pour apporter un peu de stabilité et surtout des résultats, le Portugais n’est plus qu’à une marche de réussir son premier défi.
Certes, il ne sera pas sur le banc pour la finale de la Coupe d’Afrique contre le Sénégal, dimanche 6 février, puisque son caractère fougueux et ses provocations depuis le début de la compétition lui ont finalement valu un carton rouge en demi-finale. Pour avoir échangé des mots avec l’arbitre, Carlos Queiroz a été exclu à la fin du temps réglementaire, après avoir déjà été averti quelques instants plus tôt. Déjà, en quart de finale contre le Maroc, il avait eu une altercation avec son homologue Vahid Halilhodzic.
La montée en puissance des Pharaons
Un caractère fougueux, donc, mais surtout une détermination qui lui a permis de mener l’Égypte en finale de la CAN, alors que l’équipe, pourtant la plus titrée de la compétition (7 CAN), ne faisait pas forcément partie des favoris au départ. Encore plus après un premier tour peu convaincant, entamée par une défaite face au Nigeria (0-1), où les Pharaons sont apparus complètement hors du coup.
Des victoires a minima contre la Guinée-Bissau (1-0), puis contre le Soudan (1-0), ont tout de même permis à l’Égypte de se qualifier pour la phase finale. Et c’est là que les joueurs de Carlos Queiroz se sont transformés en combattants, sortant successivement la Côte d’Ivoire, le Maroc puis le Cameroun, à chaque fois au terme de la prolongation.
Si le jeu n’est pas toujours flamboyant, la cohésion et la détermination de l’équipe, emmenée par la star Mohamed Salah, lui permettent de faire déjouer ses adversaires, et de les avoir à l’usure. Sur le banc, outre ses contestations incessantes, le Portugais joue un rôle essentiel : il harangue ses troupes, tout en ajustant perpétuellement son schéma tactique, jusqu’à trois ou quatre fois dans le match.
Europe, Afrique, Amérique, Asie, Moyen-Orient…
Avant d’arriver en Égypte, Carlos Queiroz a fait connaître son caractère bien trempé sur quasiment tous les continents. Né au Mozambique (alors portugais) il y a 68 ans, il a commencé sa carrière d’entraîneur avec les sélections de jeunes du Portugal, faisant éclore la génération dorée et remportant le Mondial U20 en 1989, avec Joao Pinto, puis en 1991 avec Figo et Rui Costa.
Mais son échec à qualifier l’équipe sénior pour la Coupe du monde 1994 signe la fin de son aventure avec la sélection portugaise. Après un passage au Sporting Portugal, avec qui il remporte le championnat et la Supercoupe, il entame son tour du monde, à New York avec les MetroStars, puis à Nagoya, au Japon, où il atteint la finale de la Coupe d’Asie des vainqueurs de coupes.
Il prend ensuite la tête de la sélection des Émirats arabes unis, puis dispute une première CAN en 2002 avec l’Afrique du Sud. Il qualifie également les Bafana Bafana pour le premier Mondial de leur histoire, mais l’élimination en quarts de finale de la Coupe d’Afrique contre le Mali (2-0) lui coûte sa place et il n’emmène pas l’équipe en Corée du Sud.
« Un type fantastique »
Il commence alors l’expérience qui enrichit son palmarès, comme adjoint d’Alex Ferguson à Manchester United (2002-2008), avec un intermède d’une saison comme numéro un au Real Madrid en 2003-2004, et une Supercoupe d’Espagne à la clé.
« Je cherchais un adjoint. J’ai demandé à Luis Figo et à deux autres joueurs qui avaient travaillé avec Carlos ce qu’ils en pensaient. Ils m’ont parlé d’un type fantastique. Je l’ai donc fait venir à Manchester. C’est l’une de mes meilleures décisions ! », a raconté Sir Alex. Carlos Queiroz remporte la Ligue des champions 2008 avec les Red Devils, emmenés par Cristiano Ronaldo.
Il retrouve une nouvelle fois CR7 quand il revient, en 2008, à la tête de la sélection portugaise, qu’il mène en huitièmes de finale du Mondial-2010, battue par l’Espagne, qui s’adjugera la compétition.
Le Mondial-2022 en ligne de mire
Les deux Coupes du monde suivantes, Carlos Queiroz les dispute avec l’Iran, où il passe huit ans, avec 99 matches dont 60 victoires au compteur, laissant une trace indélébile dans le pays. Après une expérience en Colombie, il revient finalement en Afrique en septembre 2021 pour diriger la sélection égyptienne.
Même s’il remporte la CAN avec les Pharaons, dimanche, face au Sénégal, il lui restera encore un autre défi à remporter : qualifier l’Égypte pour la Coupe du monde 2022. Et cela passe par un barrage, en mars, contre… le Sénégal !
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