Oiseaux, poissons, mammifères… sont dotés d’une intelligence remarquable. La journée mondiale des intelligences animales est l’occasion pour 30millionsdamis.fr de rappeler ces capacités cognitives, souvent surprenantes.
Mémoire, sens de l’orientation, reconnaissance faciale… Les capacités cognitives animales sont nombreuses et varient selon les espèces. Tour d’horizon !
Poules, perroquets, pigeons…
Les poules sont douées d’une grande intelligence, y compris après avoir passé toute une vie en cage… En témoigne l’incroyable capacité d’adaptation des « volailles de réforme » destinées à l’abattoir et adoptées par des particuliers. Chez les adoptants ou les bénévoles de l’association « Champs libres aux poules », les gallinacées tapent de leur bec à la fenêtre pour se faire entendre, attendent sagement leur goûter chaque jour à la même heure, ou dépriment après le décès d’une congénère. « Les poules élevées en cages ont été privé de tout. Et pourtant, lorsque nous les faisons sortir, il suffit de quelques secondes pour qu’elles se mettent à picorer l’herbe, retrouvant leur instinct, s’émerveille Heidi Carneau, la fondatrice de l’association. Au bout de deux ou trois jours, elles ont le même comportement que les autres ». Une résilience fascinante pour ces animaux qui n’ont connu qu’un environnement fermé.
Les poissons sont dotés de capacités cognitives complexes
V. Colson – ingénieure de recherche (INRA)
D’autres volatiles disposent d’une intelligence remarquable. Grâce à leur « boussole interne », leur odorat et leurs repères visuels, les pigeons peuvent se retrouver facilement dans l’espace. Grâce à des études scientifiques indolores, il a été prouvé que leur agilité d’esprit leur permet de mener plusieurs tâches simultanément, mais aussi de trier des ensembles dans l’ordre croissant, ou encore, d’ordonner des lots de figures géométriques. Plus incroyable encore : les pigeons sont physionomistes : ils savent différencier les personnes hostiles, de celles bienveillantes !
Sans oublier les psittacidés (perruches, perroquets, inséparables…) dont l’intelligence est bien connue. Malheureusement, ils sont aussi des « animaux de compagnie » convoités et supportent d’autant plus mal la captivité qu’on leur impose. Car plus les espèces sont dotées de capacités cognitives élevées et plus la vie entre quatre murs leur est difficilement tolérable (Proceedings of the Royal Society). Un fléau qui concerne malheureusement un perroquet sur deux…
Poissons, poulpes, requins…
« Les poissons sont dotés de capacités cognitives complexes », affirme Violaine Colson, ingénieure de recherche au Laboratoire de Physiologie et de Génomique des Poissons de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement). Récemment, des chercheurs de l’Université Ben Gourion en Israël ont prouvé la capacité des poissons de naviguer et de se repérer dans un environnement terrestre, complètement différent du leur (Behavioural Brain Research) ! A cela s’ajoutent d’autres capacités étonnantes telles que l’apprentissage social, la mémorisation d’évènements positifs ou désagréables, mais aussi, la reconnaissance de congénères, ou encore, l’adaptation aux situations nouvelles.
Parmi les poissons, il en est un qui se distingue par ses 9 cerveaux et ses 500 millions de neurones… Le poulpe ! Ces neurones sont répartis au sein d’un réseau de ganglions, avec un cerveau central et 8 plus petits incrustés dans ses bras. « Cette disposition leur permet d’accomplir des tâches avec leurs bras plus rapidement et plus efficacement, explique Jon Ablett, conservateur au Muséum d’Histoire naturelle de Londres (Sciences et Avenir). De plus, alors que chaque bras est capable d’agir indépendamment – capable de goûter, de toucher et de bouger – le cerveau centralisé est également capable d’exercer un contrôle descendant » sur les cerveaux périphériques.
Les requins disposent, eux-aussi, de capacités stupéfiantes. Parmi elles : « l’électro-réception » qui leur permet de percevoir les champs électriques environnants. Ce « sixième sens » les aide à trouver de la nourriture, y compris lorsque les cinq sens habituels sont inutilisables. Un avantage pour repérer les proies, même dans l’obscurité totale !
Cochons, ratons-laveurs, girafes…
Joueurs, affectueux, les cochons sont également très intelligents ! Ils bénéficient d’une excellente mémoire qui leur permet de se souvenir de congénères ou d’humains, y compris sur le long terme. Ils savent associer nos gestes à des idées et peuvent ainsi répondre à nos indications, à l’instar des dauphins et des grands singes. Les porcs seraient même plus doués que les chiens pour manipuler un joystick, via leur groin, pour toucher une cible à l’écran ! « Quand on voit des cochons se comporter en famille comme des chiens, et que l’on prend conscience de leur intelligence et de leur sensibilité, ces images de porcs confinés et blessés sont d’autant plus insoutenables, se désole Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. Rien ne peut justifier cette barbarie ». Il n’est pas étonnant que 85 % des Français souhaitent l’interdiction de l’élevage intensif (Baromètre Fondation 30 Millions d’Amis /Ifop, 2022), qui concerne pourtant 95 % des porcs élevés dans notre pays.
De son côté, le raton-laveur est aussi victime de la cruauté humaine : non-endémique, il compte parmi les « espèces animales exotiques envahissantes », ce qui lui vaut d’être classé « susceptible d’occasionner des dégâts » et, de fait, piégé toute l’année et en tout lieu. Pourtant, ces êtres, adorables et attachants, sont dotés d’une intelligence surprenante ! « Des ratons se sont avérés capables de déverrouiller des serrures complexes et même de jeter des cailloux dans un récipient pour faire monter le niveau de l’eau et atteindre la nourriture flottant à la surface, informe le photographe animalier Thomas Prat qui a immortalisé de nombreux animaux de l’espèce. Rien de très surprenant finalement puisque la densité des neurones présentes dans le cortex cérébral du raton a pu être comparée à celle de certains primates ! »
Dernier exemple et non des moindres, si l’on s’en tient à sa taille… la girafe ! Menacée d’extinction, l’espèce pourrait voir ses chances de survie accrues grâce à la solidarité de ses individus. Car selon une étude anglaise publiée en août 2021, les girafes – principalement les femelles – tissent des liens sociaux complexes, à l’instar des éléphants, primates et cétacés (Mammal Review) ! « Les « grand-mères » girafes jouent probablement un rôle important dans la survie des membres du groupe auxquels elles sont apparentées, affirme Zoe Muller, biologiste et co-auteure de l’étude, interrogée par CNN. Les grand-mères ont plus de chance d’être des puits de savoirs pour le groupe, tout en participant aux soins des jeunes ».
Si ces illustrations sont loin d’être exhaustives, elles ont au moins le mérite de rappeler l’intelligence – parfois méconnue, souvent sous-estimée – de nos 30 millions d’amis !
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