Le président chinois Xi Jinping avait donné le ton, jeudi 3 février, la veille de la cérémonie d’ouverture, dans un court message vidéo adressé au Comité international olympique : « La Chine fera de son mieux pour offrir au monde des Jeux olympiques d’hiver simples, sûrs et splendides. » Une façon de marquer ces jeux de son empreinte. Ses jeux. Pékin 2022 ne sera pas un remake de Pékin 2008, qui avait été tout sauf simple.
Le maître de cérémonie, le cinéaste Zhang Yimou, qui officiait déjà en 2008, a compris le message. La Chine ne peut plus se contenter de montrer au monde qu’elle est un grand pays moderne. Elle doit « se faire aimer », avait reconnu le président chinois au printemps 2021. D’où la mise en valeur, cette année, durant la cérémonie, non seulement de la technologie chinoise – avec quelques effets spéciaux spectaculaires – mais aussi du peuple chinois et surtout des enfants.
Le petit peuple et les enfants : deux catégories de la population chères à un président qui a fait de la « prospérité commune » et du renouveau démographique deux de ses priorités. Zhang Yimou, condamné en 2014 à une lourde amende pour avoir eu trois enfants mais aujourd’hui revenu en grâce, doit savourer ce retournement de l’histoire. Conséquence de ce choix présidentiel : à la différence de 2008, aucune star chinoise autre que sportive n’a été cette année mise à l’honneur. L’heure en Chine n’est plus au strass et aux paillettes : les vedettes du showbiz et du monde des affaires se font discrètes, sauf quand elles font acte de philanthropie.
Résultat : une cérémonie sans fausse note mais sans glamour ni émotion. Les 3 000 figurants – presque cinq fois moins qu’en 2008 – ne sont pas parvenus à enthousiasmer un public relativement restreint – pour raison sanitaire, le stade olympique n’était qu’à moitié plein – et trié sur le volet. Le spectacle était réussi mais la fête ratée. La faute en partie au froid qui régnait dans le Nid d’oiseau, le stade construit pour les Jeux de 2008, mais surtout à la crise du Covid-19, comme à Tokyo, à l’été 2021.
Xi Jinping, au centre, lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin 2022, à Pékin, le 4 février 2022. YUE YUEWEI / AP
Défilé dans l’ennui
Le public n’étant composé que de Chinois – et même de Pékinois –, le monde n’était pas au rendez-vous. Hormis les 176 athlètes chinois et, dans une moindre mesure, les sportifs de Hongkong, toutes les autres délégations ont défilé dans un silence poli voire policé, suscitant très vite davantage d’ennui que de curiosité. En raison du Covid-19, de la distance entre le stade et certaines épreuves et aussi, peut-être, d’un boycott de la part de certains athlètes, une grande partie des 91 délégations n’étaient composées que de quelques représentants.
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