Ses propos étaient soigneusement pesés. Vendredi 4 février, s’exprimant en Floride devant le Cercle fédéraliste, une organisation conservatrice, l’ancien vice-président Mike Pence a pris ses distances sans ambiguïté, pour la première fois, avec Donald Trump au sujet de l’assaut sur le Capitole et la tentative de coup d’Etat dans laquelle on avait voulu l’impliquer. L’ancien président et son entourage avaient tenté de convaincre Mike Pence de refuser la certification des résultats au Congrès, en s’arrogeant un pouvoir que ne lui accorde pas la constitution américaine.
« Le président Trump a tort. Je n’avais aucun droit de renverser l’élection, a dit Mike Pence. La présidence appartient au peuple américain, et seulement à lui. Et franchement, il n’existe pas d’idée plus anti-américaine que celle d’un homme pouvant choisir seul le président américain. » Le mot « anti-américain » représente une attaque sans précédent, en creux, contre Donald Trump, dont l’influence et la popularité demeurent puissantes au sein du Parti républicain, intimidant ses cadres au Congrès.
Le 6 janvier, pour l’anniversaire de l’assaut, Mike Pence s’était contenté de dire : « Je ne sais pas si un jour, nous serons sur la même longueur d’onde à propos de cette journée. » Dorénavant, l’ex vice-président ne se réfugie plus derrière une pluralité de vues, mais en fait une question de principe et de fidélité à la constitution. « Ce qui est en jeu, en vérité, est plus que notre parti ou nos fortunes politiques, a-t-il poursuivi vendredi. Hommes et femmes, si nous perdons foi dans la constitution, nous ne perdrons pas seulement les élections. Nous perdrons notre pays. »
Le Parti républicain invité à se concentrer sur l’avenir
Ces déclarations de Mike Pence interviennent alors que plusieurs de ses anciens collaborateurs se sont exprimés, à huis clos, devant les membres de la commission d’enquête de la Chambre des représentants. Celle-ci essaie de mettre au jour la chaîne de responsabilité et la préméditation dans la période qui a précédé l’assaut du 6 janvier. Parmi ses membres figurent seulement deux républicains, Liz Cheney (Wyoming) et Adam Kinzinger (Illinois).
Ces deux élus ont été condamnés symboliquement par leur propre parti, vendredi, dans une résolution adoptée par le Comité national républicain (RNC). Leur attitude y est qualifiée de « destructrice ». Sur Twitter, Liz Cheney a estimé que les chefs de file de sa formation « se sont transformés en otages volontaires d’un homme ayant admis qu’il avait essayé de renverser le résultat de l’élection présidentielle et suggéré qu’il pardonnerait les accusés du 6 janvier, dont certains ont été inculpés pour conspiration de sédition ».
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