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A Minneapolis, la mort d’un jeune Noir tombé sous les balles de la police suscite l’émotion

Les parents d’Amir Locke, jeune homme tué par la police, réclament justice devant l’hôtel de ville de Minneapolis (Minnesota), le 4 février 2022. GLEN STUBBE / AP

Un Afro-Américain tué par la police à Minneapolis : l’affaire ravive le traumatisme suscité par le meurtre de George Floyd par un policier blanc en mai 2020 dans cette métropole du nord des Etats-Unis. Les parents d’Amir Locke, 22 ans, mort mercredi 2 février au petit matin lors d’une perquisition dans un appartement, ont promis, vendredi, de se battre pour « obtenir justice ».

« Désemparés et en colère », ils ont dénoncé une « exécution ». Ils accusent les agents de n’avoir « laissé aucune chance » à leur fils. Sur une vidéo diffusée par les forces de l’ordre, on voit des policiers entrer avec une clé, puis s’annoncer bruyamment. Amir Locke, endormi sur le canapé du salon, s’agite alors sous sa couette, saisit un pistolet et se redresse légèrement. Des coups de feu résonnent. Le tout dure moins de neuf secondes.

« Une mère ne devrait jamais voir son fils se faire exécuter comme ça », a déclaré Karen Wells, la mère d’Amir Locke, lors d’une conférence de presse. Andre Locke a souligné que son fils n’avait pas de casier et disposait d’un permis de port d’armes. « Il avait le sommeil lourd » et « a fait ce que tout citoyen respectueux des lois aurait fait dans les mêmes circonstances, noir comme blanc ». Pour lui, les policiers « auraient pu faire autrement », notamment en lui ordonnant de lâcher son arme avant de tirer.

Le procureur général de l’Etat du Minnesota, Keith Ellison, a « promis » de mener un examen « rigoureux et juste » des faits. « La vie d’Amir Locke comptait », a-t-il ajouté dans un communiqué, en référence au slogan emblématique Black Lives Matter (« Les vies noires comptent »).

Suspension des mandats « no knock »

Sans préjuger des conclusions de l’enquête, le gouverneur démocrate, Tim Walz, a relevé « le besoin d’aller plus loin dans les réformes » de la police adoptées après la mort de George Floyd, notamment « au sujet des mandats de perquisition ».

Le mandat au cœur du drame ne mentionnait pas Amir Locke. Il avait été émis dans le cadre d’une enquête pour homicide ouverte dans la ville voisine de Saint-Paul et autorisait les agents à ne pas s’annoncer, selon la chef de la police de Minneapolis, Amelia Huffman, citée par la radio NPR.

Ces mandats dits « no knock » (« sans frapper à la porte ») ont été impliqués dans plusieurs dossiers de violences policières. Le Minnesota avait restreint leur usage après les grandes manifestations de l’été 2020.

Le maire de Minneapolis, Jacob Frey, a annoncé, vendredi soir, la suspension immédiate de ce type de mandats dans sa ville et promis un examen approfondi des pratiques de la police.

Ils « continuent de voler des vies noires innocentes », a dénoncé l’avocat des parents d’Amir Locke, Ben Crump, qui a aussi représenté la famille Floyd. Selon lui, Amir Locke avait acheté une arme parce qu’il était livreur et qu’il voulait pouvoir se protéger. « Les hommes noirs ont, comme tout le monde, le droit de posséder des armes », a-t-il dit.

Le Monde avec AFP

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