Publié le : 04/02/2022 – 13:57
Après deux saisons très convaincantes, l’équipe de France de rugby veut poursuivre sa progression et remporter un trophée en gagnant le Tournoi des Six Nations. Elle mise pour cela sur un groupe de jeunes joueurs très talentueux emmené par un capitaine considéré comme le meilleur joueur du monde à son poste, le demi de mêlée Antoine Dupont.
« Passe, pair et gagne ! » Cette formule de croupier pourrait bien devenir la devise du XV de France à l’issue du Tournoi des Six Nations qu’elle débute, dimanche 6 février, contre l’Italie. Car comme toutes les années paires, l’équipe de France jouera trois fois à domicile – recevant l’Italie, l’Irlande et l’Angleterre – et elle ne se déplacera que deux fois, en Écosse et en Angleterre.
Dans cette compétition qui s’est élargie à six participants en 2000, les oppositions s’inversent en effet chaque année, offrant logiquement plus de chances à une équipe qui reçoit 3 fois sur les 5 matches à disputer. Lors des 22 dernières éditions, la France a ainsi gagné 4 fois en années paires (en 2002, 2004, 2006 et 2008) contre une en année impaire (2007).
Ce calendrier favorable n’est pas le seul atout des Bleus avant d’attaquer cette compétition. Le rugby français vit un véritable renouveau marqué par l’éclosion de pépites au niveau international. En arrivant à la tête des Bleus voilà deux ans, le sélectionneur Fabien Galthié et ses adjoints ont profondément remanié le groupe de joueurs en puisant notamment chez les internationaux de moins de 20 ans tout juste sacrés champions du monde en 2018 et 2019.
« L’équipe de France a la chance d’avoir une génération exceptionnelle, avec des joueurs qui sont bien formés techniquement et qui ont la tête sur les épaules. Ils sont ambitieux et veulent gagner des trophées », explique à France 24 Philippe Saint-André, ancien international français et actuellement manager du club Montpellier Hérault Rugby (MHR). Pour lui, « la Fédération, la Ligue et les clubs ont su revoir la formation pour préparer des joueurs compétitifs au plus haut niveau ».
Un incroyable vivier de joueurs
Philippe Saint-André aurait aimé pouvoir compter sur une telle manne de talents lorsqu’il se trouvait à la tête des Bleus, entre 2011 et 2015. Durant cette période marquée par des résultats sportifs très décevants, il a été confronté à une pénurie de joueurs à certains postes clés, notamment celui de pilier droit. Car les clubs préféraient recourir à des joueurs étrangers expérimentés pour composer leurs effectifs plutôt que jouer la carte de la formation. À tel point que Philippe Saint-André s’est tourné vers plusieurs joueurs étrangers présents en France et qui étaient éligibles pour porter le maillot tricolore.
La mise en place d’un nouveau règlement dans les championnats professionnels a changé la donne. Le système des joueurs issus de la formation française (JIFF) est monté en puissance au cours de la dernière décennie, en imposant progressivement aux clubs de sélectionner un certain nombre de joueurs formés en France, sous peine de sanctions. À l’issue de son dernier comité directeur, la Ligue national de rugby a annoncé que les clubs devront atteindre une moyenne de 17 JIFF (sur 23) par feuille de match lors de la saison prochaine.
« Tous les clubs ont été obligés de réinventer leur formation, pour le bien du rugby français. Ce processus a été long. Mais on a aujourd’hui un vivier de joueurs qui est incroyable », ajoute Philippe Saint-André, en citant notamment le trois-quarts centre montpelliérain Arthur Vincent, qui a été deux fois champion du monde avec les moins de 20 ans. L’encadrement des Bleus, dont Philippe Saint-André loue les compétences, lui a fait confiance dès le Tournoi 2020, alors qu’il avait tout juste 20 ans, et lui a offert sa première titularisation contre l’Italie.
Dans le sillage du capitaine Dupont
Convalescent, Arthur Vincent ne pourra malheureusement pas affronter de nouveau l’Italie au Stade de France cette année. Il n’a pas pu participer non plus à la flamboyante tournée d’automne des Bleus qui ont gagné leurs trois matches face à l’Argentine, la Géorgie et la Nouvelle-Zélande, une équipe que la France n’avait plus battue depuis douze ans.
Ce succès de prestige face aux All Blacks (40-25) a scellé une brillante année pour les Bleus, marquée par 4 défaites et 7 victoires. Un bilan que les Bleus entendent améliorer en 2022, dans la perspective de la Coupe du monde qui se déroulera l’année prochaine en France. Avides de titres, ils ont à cœur de gagner le Tournoi des Six Nations, une compétition que les Bleus n’ont plus remportée depuis 2010. Avec en prime un Grand Chelem – soit 5 victoires de rang – qui donnerait encore plus de lustre à cette campagne européenne.
Leur capitaine dans ce Tournoi sera Antoine Dupont, qui s’était déjà vu décerner le brassard pour la tournée d’automne. Il a depuis été désigné meilleur joueur de la planète par l’organisation World Rugby et a accumulé les récompenses décernées par la presse spécialisée pour ses prestations spectaculaires sous le maillot des Bleus et celui du Stade toulousain. À 25 ans, le demi de mêlée est devenu une personnalité sportive de premier plan, incarnant le visage de ce XV de France redevenu compétitif et conquérant. Et les Bleus essaieront, dans son sillage, de dominer des adversaires redoutables comme l’Angleterre et l’Irlande qui pointent actuellement à la 3e et 4e place du classement mondial, juste devant la France.
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