France World

Comment les miniers s’adaptent aux coups d’Etat en Afrique de l’Ouest

Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du « Monde Afrique » depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du « Monde Afrique ».

La mine d’or d’Essakane, dans le nord du Burkina Faso, en mai 2010. ISSOUF SANOGO / AFP

Au Burkina Faso, il est un secteur qui n’a pas semblé particulièrement bouleversé par le récent coup d’Etat : celui des mines. Le 27 janvier, trois jours après la prise de pouvoir des militaires conduits par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, « nous avons réalisé une expédition d’or sans entraves depuis notre mine vers l’étranger », rapporte ainsi Eric Gratton, directeur des relations extérieures en Afrique de l’Ouest du groupe Fortuna Silver Mines.

Cette société canadienne exploite la mine de Yaramoko, dans l’ouest du pays, et raffine le minerai en Suisse. Les opérations se poursuivaient aussi normalement sur les autres mines du pays, seize d’or et une de zinc.

Aujourd’hui, un coup d’Etat ne signifie plus l’arrêt complet de l’activité. « L’ère où les juntes arrivant au pouvoir nationalisaient les mines est révolue, affirme Indigo Ellis, directrice associée de la société de conseil stratégique Africa Matters. Tout futur leader essaie de protéger le secteur minier, qui est une source majeure de devises étrangères. » De fait, mieux vaut éviter de voir s’effondrer les rentrées d’argent et les investissements pour réussir à se maintenir au pouvoir.

Le nouveau chef de l’Etat burkinabé, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a immédiatement fait en sorte de rassurer les groupes miniers, en garantissant dès le 27 janvier la libre circulation du matériel et des personnels, ainsi que le maintien des conditions d’exportation de minerai et des conventions en vigueur. L’or représente 11 % du PIB du pays et constitue, avec le coton, 95 % des recettes d’exportation.

Tranquilliser les exploitants

En Guinée et au Mali, les deux pays ouest-africains ayant connu des coups d’Etat en 2021, le caractère essentiel des mines dans l’économie a aussi incité les putschistes à tranquilliser les exploitants.

Au lendemain du coup d’Etat du 5 septembre à Conakry, le colonel et chef de la junte guinéenne Mamady Doumbouya avait annoncé que les contrats signés seraient respectés et que les frontières maritimes resteraient ouvertes afin de permettre aux mines de continuer à fonctionner à la suite d’une entrevue avec le président de la Chambre des mines, comme l’a révélé le site Africa Intelligence. Au Mali, les militaires ont désigné un technocrate, Lamine Seydou Traoré, comme ministre des mines, pour apaiser les investisseurs.

Il vous reste 65.81% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article Comment les miniers s’adaptent aux coups d’Etat en Afrique de l’Ouest est apparu en premier sur zimo news.