France World

Royaume-Uni : le sévère rapport interne sur le « partygate » affaiblit encore un peu plus Boris Johnson

Le premier ministre Boris Johnson à Londres, le 31 janvier 2022. HENRY NICHOLLS / REUTERS

Les Britanniques utilisent souvent le terme « roller coaster » – les montagnes russes – pour décrire leur état émotionnel ou une succession imprévue d’événements. Ce lundi 31 janvier a été un vrai « roller coaster » pour Boris Johnson. Le matin, le premier ministre semblait presque sorti d’affaires : depuis l’Essex où il visitait un chantier naval, il promettait une nouvelle loi post-Brexit pour se débarrasser de l’héritage législatif communautaire. Un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine était prévu plus tard dans la journée, un voyage en Ukraine envisagé pour les jours suivants.

Le très attendu rapport interne de la haut fonctionnaire Sue Gray sur les multiples fêtes organisées à Downing Street pendant le confinement était certes imminent, mais après l’intervention surprise de la police du Grand Londres (Met), qui a exigé le 28 janvier qu’elle expurge ses conclusions de tous les détails qui pourraient compromettre ses propres enquêtes, le dirigeant semblait presque hors de danger. Qui, parmi les députés conservateurs (qui tiennent son destin entre leurs mains) aurait le cran de réclamer sa démission sur la foi d’un rapport inconsistant ?

Mais le vent a tourné brusquement en début d’après-midi. Malgré les contraintes imposées par Scotland Yard, Sue Gray a livré des conclusions bien plus sévères qu’attendu. Contrairement aux dénégations répétées du premier ministre, il y a bien eu des « réunions » à Downing Street et dans les ministères (Mme Gray évite le terme de « fêtes », laissé à l’appréciation de la police). Seize en tout s’y sont tenues entre mai 2020 et avril 2021, dont douze font l’objet d’une enquête de police, a précisé la numéro deux du Cabinet Office (l’administration travaillant pour le gouvernement), réputée pour son intégrité et son courage. La Met enquête notamment sur une réunion ayant eu lieu le 13 novembre 2020, dans l’appartement de fonction de Boris Johnson et de sa femme Carrie Johnson.

« Graves manquements »

Certains de ces événements « représentent de graves manquements aux normes auxquelles doivent adhérer ceux qui travaillent au cœur du gouvernement mais aussi aux normes auxquelles toute la population britannique était censée adhérer à l’époque », précise Sue Gray. « Il y a eu des erreurs de leadership et de jugement à différents endroits de Downing Street et du Cabinet Office », ajoute Mme Gray, qui dénonce une « consommation excessive d’alcool » dans les couloirs de l’exécutif britannique et réclame que ces dysfonctionnements soient corrigés « immédiatement, sans attendre la fin des enquêtes de police ».

Il vous reste 62.34% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article Royaume-Uni : le sévère rapport interne sur le « partygate » affaiblit encore un peu plus Boris Johnson est apparu en premier sur zimo news.