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L’économie hongkongaise asphyxiée par les mesures « zéro Covid-19 » du gouvernement

Verrouillage par la police d’un complexe immobilier à Hongkong, après le signalement de cas de Covid-19, le 22 janvier 2022. BLOOMBERG VIA GETTY IMAGES

Rentrer ou sortir de Hongkong, autrefois un non-événement qui faisait de l’île une base régionale idéale pour nombre d’entreprises internationales, est devenu extrêmement compliqué, tant pour les personnes que pour les marchandises. Faute de liaisons, aériennes ou maritimes, fiables ou régulières, même le courrier postal n’est plus assuré avec de nombreux pays (dont la France, depuis le 11 janvier). Certains étals commencent à se vider dans les rayons frais des supermarchés, alors que la ville importe 98 % de son alimentation. Les délais des commandes en ligne sont passés de quelques heures ou quelques jours par le passé à plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avec des prix qui grimpent dans la plupart des secteurs.

Les restrictions les plus flagrantes ont d’abord touché les personnes. Depuis plus d’un an, le gouvernement impose les quarantaines les plus drastiques du monde à tout visiteur. A partir du 5 février, la quarantaine d’arrivée va être réduite d’une semaine pour ne plus durer « que » deux semaines, qu’il est toutefois impératif de passer strictement enfermé dans une chambre d’hôtel, à ses frais. Certains voyageurs doivent en outre d’abord rester quelques jours dans un camp public de quarantaine où les conditions de séjour laissent à désirer. Et, depuis le 8 janvier, les vols en provenance de huit pays (dont la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni) ont été interdits, obligeant les personnes arrivant de ces pays à passer trois semaines dans un pays tiers, comme Singapour ou Dubaï, avant de pouvoir voler vers Hongkong.

Camps de quarantaine publics

Cette nouvelle étape de préquarantaine a déjà un nom pour ceux qui doivent s’y soumettre : le washout, en quelque sorte, la « désinfection préalable », qui va elle aussi être réduite d’une semaine à partir du 5 février. Jusque-là, il fallait compter six semaines à l’hôtel pour venir à Hongkong, de France ou des autres pays interdits de vols directs. Les personnes rentrant à Hongkong courent, en plus, le risque, si leur test se révèle positif à l’arrivée, d’être hospitalisées de force au moins dix jours, et ensuite isolées pendant au moins quatorze jours…

Il faut ajouter à ces risques et désagréments, les casse-tête logistiques et les énormes frais associés. Obstacle supplémentaire, le pensum de la réservation des vols, régulièrement annulés, et des chambres d’hôtels, exclusivement dans l’un des hôtels désignés par le gouvernement. « J’ai changé quatre fois de billet d’avion. Mon hôtel m’avait dit que, si j’arrivais avec plus de vingt-quatre heures de retard sur la réservation, elle serait annulée et que je perdrais les trois semaines payées », affirme au Monde un homme d’affaires qui avait quitté Hongkong « pour trois semaines » au début de l’été et qui est finalement resté six mois en dehors de la ville à cause de ces complications.

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