Sur Twitter ou Facebook, ils sont des milliers de Birmans à afficher la couleur rouge, celle de leur « révolution », ou à épingler leurs actes de bravoure, entre autres sous les hashtags #redcampaign ou #silentstrike, depuis les premières heures de ce mardi 1er février pour le sinistre premier anniversaire du coup d’Etat qui a renversé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi. On y voit des sit-in et des rassemblements dans les zones sous protection de la résistance armée ou bien d’une guérilla ethnique. Des photos de manifestation éclair de jeunes déployant des banderoles pour quelques minutes, souvent au péril de leur vie, dans les rues des grandes villes, avant de se disperser aussitôt. Des drapeaux rouges sur des voitures. Et surtout, des rues complètement vides à Mandalay, à Rangoun, des marchés sans produits dans la région de Sagaing…. Bloqués en Birmanie depuis le coup d’Etat, mais accessibles par des réseaux virtuels privés, Twitter, Facebook et Internet plus généralement, sont « un champ de bataille de la Birmanie post-coup d’Etat », écrivent dans un rapport consacré au sujet les chercheurs Mi-Kun et Laure Siegel sur le site de Researchers’Republic.
On the early morning of Feb1, Students Unions of the whole Burma and youths from #Yangon , staged a guerrilla strik… https://t.co/GWXMFBYDJZ
— NantEiThandar (@Nant Ei Thandar)
Ce n’est pas le seul champ de bataille : le gouvernement d’unité nationale (NUG), formé en mai 2021, en exil, a, par la voix de son président intérimaire, Duwa Lashi La, commémoré la première année de la « révolution de printemps » par un long discours et appelé les citoyens du pays, ainsi que les brigades des « forces de résistance populaire » et les combattants des guérillas ethniques, à poursuivre ensemble le combat de la résistance. « Si nous voulons construire un nouveau pays de classe internationale, avec un développement économique et social, mais aussi la liberté, la justice et l’égalité, il n’y a pas d’autre solution que d’extirper la dictature militaire », a-t-il déclaré.
La junte avait prévenu, dès le 25 janvier, que toute personne qui participerait à une « grève silencieuse », le 1er février, serait poursuivie. Pour donner l’exemple, cinquante-huit personnes auraient été arrêtées la semaine dernière, rapporte Associated Press en citant la presse officielle, pour avoir annoncé sur Facebook qu’elles fermeraient leur commerce ou manifesteraient dans les villes de Rangoun, Mandalay et Myawaddy. On trouve parmi elles des patrons de restaurant, des commerçants, un docteur, un astrologue et une « artiste maquilleuse », la militante transgenre connue sous le nom de scène de Gucci Aung.
Un mauvais perdant
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