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En Italie, Sergio Mattarella reconduit à la présidence, faute de successeur

Le président italien Sergio Mattarella fait un discours après sa réélection pour un second septennat, au palais du Quirinal, à Rome, le 29 janvier 2022. Photo fournie par le bureau de presse du palais présidentiel. HANDOUT / AFP

En début d’après-midi, dimanche 30 janvier, un camion de déménagement s’est arrêté devant la façade d’un immeuble du quartier romain de Parioli, où l’attendait Sergio Mattarella. C’est ici, dans ce quartier central mais tranquille, prisé de la bourgeoisie romaine, que le président italien avait décidé de goûter aux joies simples d’une paisible retraite après la fin de son septennat – prévue, en théorie, le 3 février. Les dernières semaines, il les avait passées à faire ses adieux et à préparer son emménagement. Tout était en place, mais les circonstances en ont décidé autrement.

La veille, au sortir d’une éreintante semaine de vote présidentiel durant laquelle un millier de grands électeurs se sont livrés à sept tours de scrutin sans issue, un groupe de chefs de parti et de délégués régionaux est monté sur la colline du Quirinal, siège de la présidence, pour lui demander solennellement de rester en fonction quelques années de plus, et ainsi conjurer le risque d’une catastrophe. Celui-ci a eu l’élégance de ne pas se faire prier et a accepté de se dire disponible. Dès lors, le huitième tour de scrutin n’était plus qu’une formalité.

Soulagement général

Un peu après 20 heures, Sergio Mattarella, 80 ans, a été réélu pour un second septennat avec 759 voix sur 984 suffrages exprimés, dans une atmosphère de soulagement général.

Fidèle à son style laconique, presque timide, le président s’est borné à prononcer une allocution d’une minute et demie, dans laquelle il déclare accepter parce que « le sens des responsabilités et le respect des décisions du Parlement doivent prévaloir sur les autres considérations et sur les projets personnels ». Rarement aura-t-on vu un vainqueur manifester aussi peu d’enthousiasme.

Ainsi, dimanche après-midi, les déménageurs sont donc venus reprendre les meubles et les cartons qu’ils venaient à peine d’installer. Peu après, le camion a été vu pénétrant dans le palais du Quirinal par une entrée latérale.

Si cette issue était devenue inévitable, c’est parce que l’incapacité des différentes forces politiques à s’entendre apparaissait de plus en plus évidente. Vendredi, le processus, électoral, toujours laborieux, avait commencé à tourner au jeu de massacre. Au cinquième tour de scrutin, le chef de file de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, a tenté un passage en force, en avançant le nom du deuxième personnage de l’Etat, la présidente du Sénat, Maria Elisabetta Casellati. D’ordinaire, une figure institutionnelle de ce profil n’est exposée au grand jour qu’avec la certitude de l’emporter. Ici, rien de tel : ni la gauche ni le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) n’avaient la moindre envie de la désigner. L’échec était donc inévitable, mais son ampleur (382 voix, soit 123 de moins que la majorité requise) a démontré la désunion de la droite ainsi que l’absolue nécessité d’une trêve.

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