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Crise en Ukraine : un coup de fil très attendu entre Antony Blinken et Sergueï Lavrov

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken (à gauche), et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov (à droite), doivent s’entretenir, mardi, au téléphone. ALEX BRANDON / AP

Le chef de la diplomatie russe et celui de la diplomatie américaine doivent à nouveau s’entretenir, mardi 1er février, après de nouvelles invectives autour de la crise ukrainienne, l’Occident affûtant ses armes économiques dans l’espoir de faire céder Moscou.

Alors que des dizaines de milliers de soldats russes stationnent à la frontière de l’Ukraine, les premiers ministres britannique, Boris Johnson, et polonais, Mateusz Morawiecki, sont, par ailleurs, attendus mardi à Kiev pour afficher leur solidarité. D’autres responsables européens sont annoncés dans les jours à venir.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est réjoui, mardi, de ce soutien diplomatique et militaire occidental face à Moscou, « le plus important », selon lui, depuis 2014, année de la dernière offensive russe contre son pays.

Les Etats-Unis accusent la Russie de préparer l’invasion de l’Ukraine, pays déjà déchiré par une guerre civile dans l’est entre les forces de Kiev et des séparatistes prorusses appuyés par Moscou.

La Russie dément toute velléité belliqueuse, mais conditionne toute désescalade à des garanties pour sa sécurité, notamment l’assurance que l’Ukraine ne sera jamais membre de l’OTAN et que l’Alliance retirera ses forces sur ses positions de 1997.

Washington a rejeté ces demandes par courrier la semaine dernière mais a laissé la porte ouverte à des discussions sur d’autres sujets, comme le déploiement de missiles ou des limites réciproques aux exercices militaires.

Selon l’Ukraine, la menace russe est évidente, mais elle la juge moins imminente que les Américains, si bien que M. Zelensky a demandé à ses alliés de ne pas déstabiliser le pays en semant la « panique ».

Pour décider de la suite, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, sont donc convenus, mardi, d’un entretien téléphonique très attendu. Cet échange intervient au lendemain de vifs débats au Conseil de sécurité de l’ONU.

« Hystérie »

Lors de cette réunion, l’ambassadeur russe, Vassily Nebenzia, a accusé Washington de chercher à « créer l’hystérie » et à « tromper la communauté internationale » avec ses « accusations infondées ».

Son homologue américaine, Linda Thomas-Greenfield, a estimé de son côté que le déploiement de plus de 100 000 militaires russes autour de l’Ukraine menaçait « la sécurité internationale ». Assurant détenir des « preuves », elle a accusé Moscou de vouloir déployer début février plus de 30 000 militaires supplémentaires en Biélorussie, alliée du Kremlin et voisine de l’Ukraine. Les Etats-Unis ont ordonné, dans ce contexte, aux familles des employés du gouvernement américain en poste en Biélorussie de partir.

Menaces de gel des avoirs

Pour dissuader Moscou, les Occidentaux ont accéléré leurs préparatifs de sanctions économiques. Les Etats-Unis comme le Royaume-Uni, qui est l’un des terrains d’investissement favoris des grandes fortunes russes, ont ainsi affirmé, lundi, vouloir frapper au portefeuille des proches du Kremlin.

Du côté de Londres, les oligarques russes sont menacés de voir leurs avoirs gelés et leur entrée sur le territoire britannique refusée. Les entreprises ou les individus au Royaume-Uni pourraient également ne plus pouvoir effectuer de transactions avec eux.

« Nous n’allons pas battre en retraite et nous tenir au garde-à-vous en écoutant les menaces de sanctions américaines », a répliqué, mardi, l’ambassade russe à Washington.

Orban à Moscou

Si Moscou privilégie, depuis le début de cette crise, des contacts directs avec Washington, les Européens s’efforcent de rester dans le jeu diplomatique.

Au moment où les chefs de la diplomatie américaine et russe se parleront au téléphone, le premier ministre britannique, Boris Johnson, et son homologue polonais, Mateusz Morawiecki, seront ainsi à Kiev. « Nous exhortons la Russie à reculer et à engager un dialogue », a déclaré, lundi, M. Johnson, qui espère également s’entretenir cette semaine avec M. Poutine.

Le dirigeant britannique doit aussi proposer cette semaine à l’OTAN un déploiement de troupes pour répondre à l’« hostilité russe » envers l’Ukraine.

En parallèle, M. Poutine reçoit, mardi, son allié européen, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, dont le déplacement est critiqué par l’opposition, au vu des tensions autour de l’Ukraine.

Sur le front militaire, les mouvements se poursuivent également. Plusieurs pays occidentaux ont annoncé, ces derniers jours, l’envoi de nouveaux contingents en Europe orientale. Enfin, l’Ukraine a affirmé, mardi, avoir reçu environ 500 tonnes de munitions et d’équipements militaires des Etats-Unis.

Le Monde avec AFP et Reuters

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