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Ursula Von der Leyen n’est décidément pas une adepte de la transparence

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, à Bruxelles, le 24 janvier 2022. POOL / REUTERS

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit se mordre les doigts d’avoir confié au New York Times, en avril 2021, qu’elle correspondait par SMS avec Albert Bourla, le directeur général de Pfizer, alors que les Vingt-Sept négociaient l’achat de vaccins contre le Covid-19 avec le laboratoire américain. Voilà maintenant que ces échanges, dont elle a elle-même révélé l’existence à une époque où elle essayait de faire oublier les débuts calamiteux de la stratégie vaccinale européenne, lui causent quelques soucis.

La médiatrice européenne, saisie par un journaliste du site allemand Netzpolitik qui s’était vu refuser l’accès au contenu de ces messages, a en effet donné tort, vendredi 28 janvier, à l’exécutif communautaire. Pour Emily O’Reilly, les textos « entrent dans le cadre de la législation européenne sur l’accès du public aux documents » et « le public peut y avoir accès s’ils concernent le travail de l’institution ». Elle juge qu’il s’agit là d’un « cas de mauvaise administration ». Et demande au cabinet d’Ursula von der Leyen d’examiner les messages en question, d’ici au 26 avril, afin de voir s’ils « remplissent les critères, en vertu de la législation de l’UE [Union européenne] sur l’accès aux documents, pour être divulgués ».

« C’est le contenu du document qui importe »

« Nous répondrons à la médiatrice dans les délais impartis », affirme Eric Mamer, le porte-parole de la Commission. Mais rien n’oblige l’exécutif communautaire à s’exécuter et à suivre l’avis d’Emily O’Reilly. Pour l’heure, la Commission considère que ces messages n’ont pas à être enregistrés avec les documents auxquels le public peut prétendre avoir accès. « C’est comme si on nous demandait d’enregistrer toutes nos conversations téléphoniques liées au travail, ça n’aurait aucun sens », commente un proche d’Ursula von der Leyen. Avant de poursuivre : « Imaginez si Macron devait mettre à disposition du public tous ses SMS ! »

« C’est le contenu du document qui importe et non le support ou la forme. Si les textos concernent des politiques et des décisions de l’UE, ils doivent être traités comme des documents de l’UE », rétorque Emily O’Reilly, qui appelle la Commission à revoir sa pratique. « Cette affaire est plus importante qu’un simple échange de SMS », commente l’eurodéputée néerlandaise Sophie in’t Veld (Renew), qui alerte : « La Commission est devenue moins transparente, moins responsable devant le Parlement européen et franchement plus déconnectée de la démocratie européenne. »

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