France World

Présidentielle française : la gauche suspendue au verdict de la Primaire populaire

Publié le : 30/01/2022 – 14:19

La gauche française est suspendue dimanche au verdict de la Primaire populaire. Si Christiane Taubira est donnée favorite, une surprise n’est pas à exclure, y compris la victoire d’un candidat refusant de reconnaître le résultat, au risque d’ajouter encore à la confusion.

Une ultime tentative pour fédérer la gauche. Les quelque 467 000 inscrits qui ont commencé à voter en ligne depuis jeudi dans le cadre de la Primaire populaire ont jusqu’à 17 h ce dimanche 30 janvier pour choisir la personnalité de gauche qu’ils jugent la plus apte à les représenter lors de l’élection présidentielle française. Le résultat devrait être connu à partir de 19 h.

Si Christiane Taubira est donnée favorite, une surprise n’est pas à exclure, y compris la victoire d’un candidat refusant de reconnaître le résultat, au risque d’ajouter encore à la confusion.

À la base, la Primaire populaire avait un objectif simple : désigner un champion capable de réunir toute la gauche pour porter le fer à la présidentielle et pousser la porte du deuxième tour. Pour cela, cette initiative citoyenne a fini par sélectionner sept candidats, issus des différentes sensibilités de gauche : écologiste, socialiste et insoumise. Limpide.

Une primaire très populaire

Sauf que trois des sept candidats et pas des moindres – Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon – ont demandé, en vain, à ne pas être mêlé à cette affaire et refusent de se plier au résultat du vote.

« Pour moi, la page de la Primaire populaire est tournée depuis un moment », a répété Yannick Jadot samedi.

Le chiffre de 467 000 inscrits à la Primaire populaire a pourtant été salué comme un vrai succès populaire, au regard des 22 000 militants de l’investiture socialiste, des 122 000 participants à la primaire écologiste, des près de 140 000 du congrès des Républicains et des 272 000 parrainages militants de Jean-Luc Mélenchon.

Le signe aussi, selon ses promoteurs, que l’heure n’est plus aux grands partis, mais aux citoyens prêts à se réapproprier la politique et ressusciter une famille de gauche aussi divisée qu’affaiblie, qui pèse à peine un quart des intentions de vote.

Mais que se passera-t-il si dimanche l’un des trois « malgré nous » est désigné vainqueur ? Un cas de figure qui n’est pas à écarter car les partis n’ont pas interdit à leurs militants d’y participer. Au contraire, plusieurs fédérations socialistes ont même appelé à voter et la numéro 2 du PS, Corinne Narassiguin, a indiqué qu’elle allait le faire.

Le mode de scrutin pourrait également réserver son lot de surprises. Les votants doivent classer les candidats avec les mentions suivantes : « très bien », « bien », « assez bien », « passable », « insuffisant(e) ». Et le candidat qui obtient la meilleure médiane remporte l’élection.

Pour bénéficier du soutien de la Primaire populaire, le vainqueur devra encore ensuite signer un « contrat de rassemblement » et « inclure l’esprit du socle commun programmatique dans son programme ».

« Farce » et « machine à perdre »

Un prérequis qui paraît totalement illusoire pour les candidats réfractaires. Jean-Luc Mélenchon décrit la Primaire populaire comme une « farce », Yannick Jadot comme une « machine à perdre » et Anne Hidalgo comme une « démarche qui ne crée aucune obligation ».

Dès lors, le scénario le plus « confortable » reste une victoire de Christiane Taubira face aux trois autres candidats moins connus, le député européen Pierre Larrouturou et deux personnes de la société civile, Charlotte Marchandise et Anna Agueb-Porterie.

À l’inverse de ses trois principaux concurrents, l’ancienne garde des Sceaux a promis de respecter à la fois résultat et modalités pour la suite. « Je vais rejoindre la personne qui aura été désignée. À charge pour elle évidemment de créer les conditions de l’union », a-t-elle répété vendredi sur BFMTV.

Mais si le vainqueur ne reconnaît pas le processus ? Alors « on n’est pas dans le même cas de figure, mais nous verrons tranquillement dimanche », a-t-elle ajouté, refusant de dire clairement si elle se retirait, ou non, en cas de défaite.

Pour Anne Hidalgo, qui estime que le scénario d’une victoire de Christiane Taubira est « un peu écrit d’avance », « il n’y en a qu’une qui reconnaît le processus, c’est elle, et donc elle se ralliera à elle-même ».

Et au final, ajoute la maire de Paris, l’ex-ministre de la Justice ne sera donc qu’ »une candidate de plus » à gauche, où il faut également compter sur le communiste Fabien Roussel, non sélectionné pour la Primaire populaire.

Avec AFP

Source

L’article Présidentielle française : la gauche suspendue au verdict de la Primaire populaire est apparu en premier sur zimo news.