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Le patron de l’OFCE réclame des moyens à l’Etat

Un coup de poker. Ce lundi 24 janvier, Xavier Ragot a présenté un plan de développement hyper ambitieux de l’OFCE, l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques, institut très réputé et de tradition keynésienne, qu’il préside depuis 2014. Ragot veut augmenter substantiellement les moyens en créant entre 7 et 20 postes d’économistes, selon les  projets scientifiques qu’il a présentés à son Conseil, où siègent Philippe Aghion (Collège de France), Emmanuel Moulin (Direction du Trésor) ou François Villeroy de Galhau (Banque de France). Actuellement, l’institut compte 24 économistes et une cinquantaine de personnes au total en comptant les chercheurs associés et les administratifs.

Xavier Ragot (qui n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet) considère que l’OFCE est trop petit, assurant une bonne couverture de l’économie française, avec des modèles de prévision sophistiqués, mais avec des lacunes dans les autres zones géographiques et les nouveaux champs de l’économie. Il a donc proposé d’étendre ses activités vers l’Europe et l’environnement, avec la création de deux nouveaux départements. Pour cela, ce directeur de recherches au CNRS, qui a été conseiller économique d’Arnaud Montebourg à Bercy sous François Hollande, a demandé une rallonge budgétaire conséquente. C’est le ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur qui le finance en versant une subvention à Sciences Po (précisément la Fondation Nationale des Sciences Politiques), alimentant son budget d’environ 6 millions d’euros. Le 24 janvier, le conseil a demandé un délai de dix jours pour se prononcer sur les projets du président.

Rapprochement avorté avec le CEPII

L’initiative de Ragot est assez hardie. Convaincu que son institut n’a pas la taille critique, il met son mandat dans la balance. Elu en 2014, après une compétition fratricide pour succéder à Jean-Paul Fitoussi, « il est plutôt apprécié aujourd’hui « , relève une économiste, notamment pour avoir réussi à augmenter légèrement le budget. Mais s’il n’obtient pas les moyens demandés, Xavier Ragot passera la main. Déjà, son mandat, a officiellement expiré en décembre, entrant dans une phase intérimaire de six mois dans laquelle le Conseil doit le renouveler ou lui trouver un successeur. « C’est le début d’un bras de fer « , décrypte un chercheur.

Déjà, cet économiste ambitieux avait tenté de rapprocher l’OFCE du CEPII, le centre d’études et de prospectives internationales, un organisme placé auprès du Premier ministre. Un rapprochement qui aurait eu du sens car les deux instituts sont complémentaires: l’OFCE très franco-français et le CEPII très l’international. Mais Ragot s’est heurté à la résistance du personnel du CEPII, qui aurait craint d’être avalé par les équipes de l’ambitieux économiste. Le CEPII est actuellement à la recherche d’un nouveau directeur, après le départ de Sébastien Jean. Son successeur rouvrira, peut-être, ce projet qui « est une évidence « , souligne un bon connaisseur des deux institutions. Ironie de l’histoire, elles ont été créées dans les années 1980 par un autre économiste, un certain Raymond Barre, alors premier ministre. Les rassembler donnerait à la France une force de frappe supplémentaire face aux homologues étrangers, qui ont souvent beaucoup plus de moyens.   

   

    

 

 

 

 

 

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