Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a confirmé, jeudi 27 janvier, qu’il nommerait, pour la première fois de l’histoire, une femme noire à la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays, pour remplacer le juge démissionnaire Stephen Breyer.
Le président démocrate, qui avait fait cette promesse pendant sa campagne, a précisé, lors d’une allocution à la Maison Blanche, ne pas avoir arrêté son choix et vouloir le rendre public « à la fin du mois de février ». Il a ajouté avoir deux certitudes : « La personne que je nommerai aura des qualifications, une personnalité, une expérience et une intégrité extraordinaires. Et cette personne sera la première femme noire nommée à la Cour suprême ».
Un magistrat noir, Clarence Thomas, siège actuellement à la Cour suprême, qui compte neuf membres nommés à vie. Il est l’un des juges les plus conservateurs de l’institution. Sur les 115 juges ayant siégé à la Cour suprême depuis sa création, il n’y a eu que cinq femmes – quatre blanches et une hispanique – et deux hommes noirs.
Ketanji Brown Jackson en tête des pronostics
Le juge progressiste Stephen Breyer, 83 ans, va quitter ses fonctions au terme de la session en cours, à la fin du mois de juin, ont rapporté, mercredi, plusieurs médias américains. Son retrait devrait permettre à Joe Biden de choisir sa successeure et d’obtenir sa confirmation au Sénat avant les élections de mi-mandat, en novembre.
Parmi les candidates potentielles pour le remplacer figure Ketanji Brown Jackson, 51 ans, que le président américain a fait entrer à la cour fédérale d’appel de Washington, considérée comme un tremplin pour la Cour suprême. Son parcours – championne de concours d’éloquence dès le lycée, diplômée avec mention de la prestigieuse université d’Harvard, une carrière dans le public et le privé et huit ans comme juge fédérale de première instance – place Ketanji Brown Jackson en tête des pronostics.
Le nom de Leondra Kruger, juge à la Cour suprême de Californie, 45 ans, circule aussi avec insistance. Fille d’une immigrée jamaïcaine, elle a travaillé pour l’administration Obama.
Les nominations à la Cour suprême, qui arbitre la plupart des grands sujets de société aux Etats-Unis, sont l’objet depuis quelques années de féroces batailles politiques. Lors de son mandat, le républicain Donald Trump a fait entrer trois juges en son sein, sur un total de neuf, ce qui a solidement ancré l’institution dans le conservatisme. Leur influence s’est fait particulièrement ressentir depuis septembre, avec un net virage à droite. Le temple du droit a invalidé l’obligation vaccinale dans les grandes entreprises décrétée par Joe Biden et semble prêt à revenir sur le droit à l’avortement et à élargir le droit au port d’armes.
Le chef démocrate du Sénat, Chuck Schumer, s’est dit prêt mercredi à organiser « rapidement » une audience de confirmation pour la successeure de Stephen Breyer. La Constitution américaine prévoit que les neuf juges de la haute cour soient nommés à vie par le président et confirmés par la Chambre haute du Congrès. Les républicains ne cachent pas qu’ils pourraient bloquer un candidat choisi par Joe Biden s’ils reprennent la majorité au Sénat.
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