La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé, mercredi 26 janvier, le maintien de ses taux directeurs entre 0 et 0,25 %, tout en expliquant qu’elle envisageait de les relever dès le mois de mars dans un contexte d’inflation élevée et d’un marché du travail jugé solide. Face à la pandémie de Covid-19, les taux directeurs avaient été abaissés dans une fourchette de 0 à 0,25 % en mars 2020 pour soutenir l’économie par le biais de la consommation.
« Avec l’inflation bien supérieure à 2 % et un marché du travail vigoureux, le comité s’attend à ce qu’il soit bientôt approprié de relever la fourchette cible du taux », a fait savoir l’institution dans un communiqué. « Je dirais que le comité est d’avis d’augmenter les taux des fonds fédéraux lors de la réunion de mars, en supposant que les conditions sont appropriées pour le faire », a déclaré de son côté le président de la Fed, Jerome Powell, dans un commentaire inhabituellement précis. « Il y a un risque que l’inflation élevée se prolonge ; il y a un risque qu’elle accélère encore plus », a également dit M. Powell.
La Fed a précisé qu’elle mettrait fin à ses achats d’actifs « début mars », condition pour relever les taux. Elle a, par ailleurs, signalé une réduction des contraintes d’approvisionnement, ce qui devrait contribuer à ralentir l’inflation.
Ralentir la demande
La Fed avait damé le terrain lors de sa précédente réunion, mi-décembre, en annonçant qu’elle mettrait fin plus tôt que prévu à ses achats d’actifs, dès mars au lieu de juin. Elle avait aussi, pour la première fois, cessé de qualifier de « temporaire » cette inflation qui est, depuis des mois, bien supérieure à son objectif à long terme de 2 %.
Les prix ont grimpé de 7 % en 2021, leur rythme le plus rapide depuis 1982, selon l’indice CPI. La Fed privilégie un autre indicateur de l’inflation, l’indice PCE, dont les données pour 2021 seront publiées vendredi. Relever les taux d’intérêt au jour le jour doit permettre de tempérer l’inflation en ralentissant la forte demande.
Ces taux sur les fonds fédéraux déterminent le coût de l’argent que les banques se prêtent entre elles, et les relever rend donc le crédit plus onéreux. Or, si le crédit coûte plus cher, particuliers et entreprises consomment ou investissent logiquement moins, faisant baisser la pression de la demande et donc l’inflation.
La Fed s’était, jusqu’à présent, montrée prudente sur les hausses, craignant que cela ne ralentisse trop brutalement la reprise économique et, par ricochet, le marché de l’emploi.
Mais le pays a désormais presque renoué avec le plein-emploi, le taux de chômage ayant chuté en décembre à 3,9 %, proche de son niveau d’avant la crise (3,5 %), avec une pénurie de main-d’œuvre qui place les salariés en position de force par rapport aux employeurs.
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