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Le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, nouvel homme fort du Burkina Faso

Publié le : 25/01/2022 – 16:29

Le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est désormais président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), la junte qui dirige désormais le Burkina Faso après le coup d’État lundi.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président de la junte, a pris le pouvoir lundi 24 janvier au Burkina Faso. Soldat de terrain, spécialiste de la lutte contre les jihadistes, il est connu pour avoir combattu dans leurs bastions du nord et de l’est. 

Agé de 41 ans, il est aussi l’auteur d’un livre intitulé « Armées ouest-africaines et terrorisme : réponses incertaines ? », dans lequel il se montre critique envers les politiques antijihadistes menées dans une région frappée de plein fouet par les groupes armés liés à Al-Qaïda et à l’État islamique.

Lundi, il faisait partie du groupe de militaires en uniforme qui ont annoncé à la télévision nationale avoir pris le pouvoir et dissout les institutions du pays, mais il n’a pas pris la parole, laissant ce soin au capitaine Sidsore Kader Ouédraogo.

Le communiqué lu par ce dernier était cependant signé de sa main, en tant que président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), la junte qui dirige désormais le Burkina.

Il y dénonce en particulier « la dégradation continue de la situation sécuritaire, qui menace les fondements mêmes de notre nation » et « l’incapacité manifeste du pouvoir » du président Roch Marc Christian Kaboré « à unir les Burkinabé pour faire face efficacement à la situation ».

« C’est l’exemple d’un bon militaire, un bon commandant rigoureux qui est monté aux fronts avec ses hommes », selon une source militaire qui salue son « dévouement ».

>>A lire : Le Burkina Faso déstabilisé par les violences jihadistes

Spécialiste de la lutte contre les jihadistes

Il a été formé à l’Académie militaire Georges Namoano de Po, dans le sud du Burkina Faso, dont la majorité des sortants a servi au sein du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) l’ex-garde rapprochée de Blaise Compaoré, président renversé en 2014 après une vague de manifestations.

Le lieutenant-colonel d’infanterie Damiba a lui-même été commandant de compagnie au RSP de 2003 à 2011, ce qui ne l’avait empêché de s’opposer à la tentative de coup d’État de 2015 contre les autorités de transition d’alors, fomentée par le général Gilbert Diendéré, proche de Blaise Compaoré.

C’est en tant que chef de corps de régiment qu’il a eu le plus combattre les groupes armés jihadistes du pays de 2019 à 2021.

Après le massacre, en novembre 2021 à Inata (nord), de 53 gendarmes laissés à eux-mêmes, qui avait provoqué un électrochoc au sein des forces armées, il a été nommé commandant à Ouagadougou de la 3e zone militaire couvrant l’est du pays, à la faveur d’un vaste changement des chefs militaires opéré par le président Kaboré.

Le nouvel homme fort du Burkina est également diplômé de l’école militaire de Paris. « Il fait partie des élites mais a obtenu des résultats sur le terrain, il a dirigé et commandé un certain nombre d’unités », estime l’analyste politique burkinabè Oumarou Paul Koalaga qui ajoute : « Ce sont des officiers avec des choses dans la tête ».

Selon les Éditions des 3 colonnes qui ont publié son livre en juin 2021, le lieutenant-colonel Damiba est aussi « titulaire d’un master 2 en sciences criminelles du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) de Paris », ainsi que « d’une certification d’expert de la défense en management, commandement et stratégie ».

Les 3 colonnes indiquent dans leur présentation de son ouvrage, qu’il y « livre son analyse aussi bien sur les particularités du terrorisme ouest-africain, que sur les réponses apportées par les armées de la région avant de porter un jugement critique sur les éléments rédhibitoires des approches actuelles ».

Avec AFP

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