Tribune. Combien vaut notre santé ? Si l’on en juge par les indications que nous laisse le Covid-19, clairement pas assez. Cela fait trop longtemps que cette triste réalité est passée sous silence – et le monde entier peut désormais en contempler le prix.
Les avertissements qui se sont succédé pour renforcer les défenses de la communauté internationale contre des pandémies dues à de nouveaux agents pathogènes n’ont reçu qu’un soutien de façade, ce qui a eu pour conséquence de laisser le monde horriblement mal préparé pour résister à la déferlante de souffrance qui s’annonçait, il y a près de deux ans.
Le prix à payer pour cette impréparation est très élevé et continue de croître : plus de 5 millions de personnes ont perdu la vie et ce chiffre est en augmentation, tandis que des millions d’autres ont été infectées.
Parmi les malades les plus graves, beaucoup, dans le monde, ne sont pas en mesure d’obtenir les soins dont ils ont besoin dans des hôpitaux mis sous pression. Ajoutons à cela le Covid-19 de longue durée et une angoisse psychologique insondable, tant ont été nombreuses les personnes que la maladie a meurtries en leur infligeant une douleur qui a pris bien des formes mais, surtout, qui aurait pu être évitée.
Cette absence d’investissement dans la préparation et la riposte aux pandémies et plus généralement dans la santé de toutes et de tous a été le symptôme le plus flagrant de la façon chancelante dont la communauté internationale aborde depuis des décennies l’investissement dans la santé publique mondiale et dans la couverture sanitaire universelle.
Problèmes symptomatiques
A l’automne 2021, les dirigeants du G20 réunis à Rome ne sont pas parvenus à combler les insuffisances du financement – malgré son renforcement – alloué à l’action nécessaire pour protéger le monde des pandémies, et plus particulièrement le financement qui permettrait à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de mener à bien sa mission aussi vaste qu’en pleine expansion : être le chef de file en matière de santé mondiale.
Nous nous réjouissons que les dirigeants de la planète aient reconnu que la santé du monde et celle de l’OMS sont liées et que l’objectif de lui garantir un financement pérenne n’est pas seulement urgent, mais qu’il est aussi réaliste et réalisable en 2022.
Les problèmes de financement de l’OMS sont loin d’être neufs et remontent à plusieurs dizaines d’années, laissant des traces marquantes. Ils sont symptomatiques d’une incapacité générale à investir suffisamment dans la santé publique mondiale. Cela doit s’arrêter sans plus attendre.
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