Publié le : 23/01/2022 – 14:32
Provoqué par des feux d’artifice, un incendie a fait au moins 16 victimes, dans la nuit de samedi à dimanche, dans une discothèque d’un quartier huppé de Yaoundé.
La capitale du Cameroun en deuil. Un incendie d’origine accidentelle provoqué par des feux d’artifice a tué au moins 16 personnes, dimanche 23 janvier, dans une discothèque d’un quartier huppé de Yaoundé.
Ce drame survient alors que le pays accueille la Coupe d’Afrique des nations (CAN), la compétition-reine du football africain.
Les incendies ne sont pas rares au Cameroun dans les établissements de nuit, de même que les bousculades parfois mortelles, mais le bilan de ce drame est le plus lourd de ces dernières années.
L’incendie est survenu au milieu de la nuit dans la salle principale du Liv’s Night Club, situé dans le quartier Bastos, qui abrite notamment de luxueuses maisons, des ambassades et des résidences de diplomates.
« Un incendie accidentel » s’est déclaré et « le premier bilan fait état de 16 morts (…) et huit blessés graves », a annoncé le ministère de la Communication dans un communiqué.
« Le drame, qui a été causé par des déflagrations issues des feux d’artifice habituellement utilisés en ces lieux, a, en premier, consumé le plafond de l’édifice, entraînant par la suite deux explosions de forte amplitude, provoquant la panique et la bousculade », poursuit le ministère.
« Quand nous sommes arrivés, c’était la panique, il y avait un fort incendie avec beaucoup de fumée », a raconté à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, un responsable des pompiers de Yaoundé.
Dans la cour de l’établissement, quelques objets calcinés évoquent bien un incendie, mais la façade de la discothèque n’est pas détruite ni calcinée, a constaté un journaliste de l’AFP.
« C’est allé très vite, il était un peu plus de 2 heures du matin et la majorité des clients arrivent vers 3 heures, cela s’est passé dans la salle », a assuré à l’AFP un agent de sécurité présent au moment du drame.
Une centaine de personnes se sont rassemblées en fin de matinée à la morgue de l’hôpital militaire d’Ekounou.
Bousculade meurtrière
Là, des femmes hurlent leur douleur, effondrées sur le sol, d’autres sont en pleurs soutenues par des proches.
Plus loin, des hommes et des femmes gémissent, prostrés, assis sur des bancs en bois.
« Je ne suis au courant de rien. Je me suis réveillé ce matin et on m’annonce que mon fils de 38 ans est mort, un adjudant chef », souffle Fidèle.
« J’attendais mon frère et ses amis hier soir pour dîner, mais ils ne sont pas venus et, vers 7 heures du matin, j’ai reçu des coups de fil de partout pour me demander si mon frère était vivant ou mort, et je suis venu à la morgue, j’ai identifié son corps », témoigne Claude, la fille de Fidèle et sœur de la victime.
« Ils étaient cinq, ils fêtaient un mariage coutumier. Un seul a survécu », dit-elle.
« J’ai perdu mon petit frère », pleure Stéphane Hamza, 38 ans. « C’était un garçon bien, gentil, qui était serveur dans cette boîte depuis deux mois environ. Quand j’ai appris l’explosion, je suis allé à la morgue et j’ai appris qu’il était mort », lâche-t-il.
À Douala, la capitale économique dans le sud, ces six dernières années, au moins cinq discothèques ont été le théâtre d’incendies accidentels qui ont partiellement ou totalement détruit l’établissement.
Une boîte de nuit a également été le théâtre, il y a deux ans, d’une bousculade meurtrière à la suite d’une bagarre.
Avec AFP
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